Le secteur du bâtiment, à l'instar de tous les autres secteurs en Algérie, fait face aux aléas de la bureaucratie galopante et de lourdeurs administratives pénalisantes. Parfois, cela peut s'avérer fatal pour certaines entreprises. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, beaucoup de jeunes entrepreneurs ont dû mettre la clé sous le paillasson à cause des lourdeurs administratives et bureaucratiques. C'est le triste constat dressé par un groupe d'entrepreneurs qui opèrent dans le secteur du bâtiment. Ils pointent du doigt, notamment, l'antenne régionale du FNPOS (Fond national de péréquation des œuvres sociales). Ces entrepreneurs dénoncent les retards répétitifs dans le paiement de leurs situations, ce qui pénalise lourdement leurs entreprises. Cet état de fait est, selon eux, l'une des causes principales des retards enregistrés dans la livraison de leurs projets. Ces lourdeurs administratives sont également à l'origine d'asphyxie financière de nombreuses entreprises, notamment celles créées dans le cadre de l'ANSEJ. Ces promoteurs sont complètement désorientés. Pressés d'un côté par les banques pour l'obligation de rembourser leurs prêts, et d'un autre côté par les retards chroniques de paiement de la FNPOS, ils ne savent plus où donner de tête. C'est le cas de M. Aouarhoune, jeune entrepreneur dont le projet de construction de 24 logements à Fréha est bloqué depuis deux ans. «Je ne sais plus quoi faire. Ils veulent asphyxier mon entreprise. Au début, j'ai réalisé 80% du projet dans les délais. Par la suite, ils ont complètement bloqué ma situation. J'ai plusieurs fois saisi l'agence locale du FNPOS par courriel, mais mes requêtes sont restées lettre morts. Aucune réponse de leur part.». C'est le même constat fait par M.Arib, gérant d'une autre entreprise de bâtiment également. Celui-ci affirmera qu'il compte saisir la justice à ce sujet.Celui-ci, ayant contracté trois marchés avec le FNPOS, deux à Zemmouri dans la wilaya de Boumerdès et un autre à Boghni, s'est retrouvé dans une situation de blocage intenable. «Les deux premiers marchés de Zemmouri se sont arrêtés au niveau des fondations en raison du départ du bureau d'études. Pour ces marchés, l'entreprise a mobilisé tous les moyens financiers, 10.000.000 DA uniquement pour les cautions, sans compter les fonds utilisés pour la réalisation des travaux. Le blocage de ces fonds, cautions et situation de travaux (depuis 3ans) a mis à mal la trésorerie de l'entreprise, ce qui a incité les associés à demander la dissolution de notre société par voie de justice. A noter que ces fonds sont toujours bloqués par l'antenne FNPOS de Tizi Ouzou, sans raison valable» explique-t-il.