Le caillassage du bus transportant, jeudi soir, les Verts à leur hôtel engendrant des blessures sérieuses à des joueurs et à l'entraîneur des gardiens, Belhadj, aura bouleversé les coéquipiers de Karim Ziani. Ceux-ci ne s'attendaient guère à un tel accueil hostile, marqué par une rare agressivité de certains supporters des Pharaons. Les Algériens ont vécu l'enfer et estiment n'avoir jamais connu cela tout au long de leur carrière. Ils le qualifient tout simplement de vrai guet-apens. A commencer par l'attaquant de Sienne, Abdelkader Ghezzal. Se prononçant sur RMC, le joueur en question relate les faits : « C'était un truc fou. Comme si nous étions tombés dans un guet-apens. Les vitres du bus ont éclaté, des coéquipiers ont été blessés. A l'aéroport, tout allait bien. Pas de problème de sécurité. Tous les journalistes, algériens et égyptiens, étaient ensemble. Et puis les jets ont commencé après environ un kilomètre. Les gens arrivaient de tous les côtés de la route. Je ne sais pas si c'était préparé, mais ça en avait l'air ». Son coéquipier Karim Matmour, interrogé par Le Figaro, abonde dans le même sens : « Ce n'est ni plus ni moins qu'un grossier guet-apens. Tout a commencé lors de notre arrivée à l'aéroport du Caire jeudi en fin d'après-midi. La police nationale égyptienne a refusé l'accès à la garde gouvernementale censée nous escorter jusqu'à l'hôtel. Du coup, le car était sans protection, roulant à côté de civils. Je me souviens d'une Mini Cooper qui nous collait et qui a commencé à nous attaquer. Tout s'est gâté à notre arrivée dans une zone située entre deux quartiers. Le chauffeur a anormalement ralenti devant une meute d'Egyptiens en furie qui ont jeté sur nous des pavés et autres projectiles. Le premier réflexe qu'on a eu était de se coucher au sol. Les vitres volaient en éclats. C'était la panique. » Cet acte (ignoble et pitoyable) de provocation des Egyptiens ne semble pas avoir altéré outre mesure la détermination des hommes de Rabah Saâdane de replacer l'Algérie dans le circuit mondial. Un nul ou au moins une défaite avec un but d'écart est synonyme de qualification de l'Algérie au Mondial, après une traversée du désert de 24 longues années. C'est ce qu'explique du reste Ghezzal : « Cette agression nous a donné encore plus de punch. » Karim Matmour s'inscrit dans la même position, estimant que le comportement égyptien aura provoqué l'effet contraire dans la mesure où la détermination des joueurs est devenue encore plus grande. « En voulant nous faire peur, ces individus ont plutôt provoqué l'effet inverse. La sélection est plus que jamais motivée. La cohésion au sein du groupe s'en sort grandie », dira Matmour. Aux dernières nouvelles, les autorités égyptiennes ont décidé de renforcer la sécurité des Verts. Plus d'un millier de militaires et de policiers ont été mobilisés pour sécuriser Gaouaoui et consorts.