Que ce soit sur la Toile ou au niveau officiel, l'agression de l'équipe nationale à son arrivée au Caire a été vivement condamnée. Deux ministres algériens, présents au Caire, ont vite réagi à cette sauvage agression dont trois joueurs ont été grièvement blessés. C'est Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, qui donna la mesure de l'incident qui est loin d'être un fait divers négligeable. Le ministre « a fermement condamné » cette agression qu'il a qualifiée de « grave », demandant à son homologue égyptien Ahmed Abou El Gheit « de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer un séjour normal à l'ensemble de la délégation algérienne ». Bien que « rassuré » quant à l'état de santé des joueurs blessés, le ministre exprime ses « regrets » quant à cet acte barbare qui a effrayé le onze national. Aussi, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, a multiplié ses sorties médiatiques depuis l'incident. Il a, de son côté, exprimé ses « profonds regrets » suite à l'agression. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a cependant tenté de tempérer en considérant l'agression comme plutôt un « acte isolé ». « Ce qui s'est passé aujourd'hui nous désole au même titre que les autorités égyptiennes avec qui nous sommes en contacts permanents », a déclaré M. Djiar à la Chaîne I de la Radio nationale, repris par l'agence officielle APS. Le ministre a en outre précisé que le bus transportant l'équipe avait été attaqué entre l'aéroport et l'hôtel cairote où elle doit séjourner. Du côté égyptien, on fait comme si de rien n'était. Les médias, appuyés par certaines voix officielles, ont fait sortir une histoire à dormir debout. Dans une pure entreprise de déstabilisation de l'équipe nationale, les médias égyptiens ont mis l'incident sur le dos des joueurs algériens qui auraient, selon eux, saccagé le bus avant de s'infliger des blessures au visage. œuvrant à tromper l'opinion internationale, dont les représentants de la FIFA au Caire, les médias égyptiens ont même diffusé un témoignage fort douteux du chauffeur de bus – un Egyptien de surcroît –, qui a juré avoir vu les joueurs de l'équipe nationale casser les vitres du bus. S'il n'est pas étonnant d'assister à une telle « campagne mensongère » des médias égyptiens qui ont fait sortir cette rencontre de son cadre sportif, il est surprenant de voir des voix officielles s'efforcer à donner du crédit à cette histoire absurde et burlesque. Ainsi, l'on peut citer une de ces voix officielles, à savoir Hassan Sakr, le président du Conseil national du sport égyptien (équivalent de ministre des Sports), qui a nié que l'agression soit l'œuvre d'Egyptiens.