Le président de la République a immédiatement réagi à l'agression de l'équipe nationale algérienne de football. Il a appelé M. Mourad Medelci pour s'enquérir de l'état de santé des joueurs blessés, mais surtout de leur état psychologique. Il a également instruit son chef de la diplomatie pour qu'il prenne toutes les mesures à même d'assurer la sécurité des Verts. Son véhicule talonnait de très près le bus transportant les Verts de l'aéroport du Caire vers leur lieu de résidence. El Hachemi Djiar était loin de se douter qu'un guet-apens allait être organisé par des supporteurs égyptiens tapis dans les buissons contre l'équipe nationale algérienne. Pourtant, l'irréparable fut. Un irréparable que le ministre de la Jeunesse et des Sports a qualifié sur les ondes de la chaîne 3, jeudi soir, de seulement regrettable et léger. El Hachemi Djiar se ressaisira lorsque la télévision algérienne le contactera par téléphone et affirmera que ce qui s'est passé est inacceptable et dangereux en même temps. Il a également affirmé que les blessures occasionnées par les assaillants sont fort heureusement légères. Le chef de la diplomatie algérienne s'est montré plus tranchant et ferme. Il a qualifié cette agression de très grave alors que les autorités algériennes «avaient la certitude que leurs homologues égyptiens avaient pris toutes les mesures pour assurer la sécurité» des Verts. «J'ai demandé à mon homologue, M. Ahmed Abou el Gheit, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer un séjour normal à l'ensemble de la délégation algérienne», a indiqué M. Medelci, ajoutant que cet incident s'est produit en dépit des mesures prises pour assurer sa protection. Le ministre algérien des Affaires étrangères, qui se trouve au Caire dans le cadre du séminaire Chine/Afrique, a demandé à son secrétaire général à Alger de convoquer l'ambassadeur égyptien pour lui exprimer la consternation de l'Algérie face à cette agression. Ce qu'a fait M. Bouguerra. Dans le communiqué rendu public par le ministère des Affaires étrangères, on peut y lire : «Suite au grave incident dont a été victime l'équipe nationale algérienne de football peu après son arrivée jeudi à l'aéroport du Caire, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, M. Madjid Bouguerra, a reçu aussitôt au siège du ministère, l'ambassadeur de la République arabe d'Egypte à Alger, auquel il a fait part de la consternation des autorités algériennes devant cet incident qui a causé des blessures graves à certains joueurs de l'équipe nationale». M. Madjid Bouguerra, lui, a également fait part de la profonde préoccupation des autorités algériennes à ce sujet et il lui a demandé, avec insistance, que les autorités égyptiennes prennent toutes les dispositions nécessaires afin d'assurer la sécurité à l'ensemble de la délégation algérienne ainsi qu'aux supporteurs algériens qui se sont déplacés au Caire pour assister au match». Accompagnés du président du comité sportif, les responsables de la Fédération égyptienne de football et le fils du président Moubarak se sont rendus à l'hôtel où sont hébergés les Verts pour présenter des excuses officielles. Des excuses rejetées par notre sélection et son staff. A juste titre. Car l'agression était préméditée, sinon comment expliquer qu'aucun dispositif de sécurité n'ait été mis en place sur l'itinéraire de l'équipe. De plus, aucun officiel du gouvernement égyptien n'a jugé utile de réagir, sinon pour dire que les relations algéro-égyptienne ne devaient pas être altérées. C'est comme si les autorités du pays des Pyramides craignaient une quelconque décision politique de l'Algérie. Elles se sont par contre (comble de l'ironie), empressées de «convoquer» notre ambassadeur au Caire pour lui demander de protéger les ressortissants égyptiens vivant en Algérie. F. A.