Cette région compte une population avoisinant les 100 000 habitants, répartis sur les communes de M'chedallah, Chorfa, Ath Mansour, Aghbalou, Ahnif et Saharidj. Le nombre de personnes inactives augmente d'année en année. En l'absence de statistiques fiables sur le taux de chômage dans ces communes, la réalité sur le terrain reste la seule référence. Ni les différents dispositifs d'insertion professionnelle mis en place par des organismes tels que l'Anem, la DAS, l'Ansej, etc., n'ont pu renverser la balance. Diverses causes sont derrière ce phénomène qui lamine surtout les jeunes. En premier lieu, l'on cite l'absence totale des projets d'investissement capables de générer des postes d'emploi. La situation empire dans les communes de montagne qui ne disposent même pas de budgets ou de ressources financières pour lancer des projets. C'est là où l'Etat n'a pas investi, à l'instar des communes d'Aghbalou et de Saharidj, où le mot projet est rarement évoqué. A titre d'exemple, la commune d'Aghbalou qui a dépassé les 21 000 habitants, le taux de chômage est au-delà des 50%, affirme son P/APC. Le même chiffre avancé par le P/APC d'Ath Mansour. A M'chedallah, plus de 600 dossiers de chômeurs, hormis les dossiers refusés, ont été déposés au niveau des services sociaux de l'APC. Les jeunes qui constituent la majorité de la population sont en proie au désespoir. Les chances de trouver un travail dans sa commune est un cas des plus rares. Les demandeurs d'emploi se tournent soit vers d'autres wilayas, notamment celles du sud, soit tentent leur chance dans l'émigration même en s'endettant. «On ne peut rien faire avant d'avoir un travail stable. On ne peut pas se permettre plusieurs commodités de la vie, ni se marier, ni avoir un logement. On est une génération perdue», diront des jeunes de Saharidj. La seule commune où le chômage ne dépasse pas les 25 % est Chorfa. Cela est dû à la présence de quelques entreprises privées installées ces 10 dernières années. La daïra de M'chedallah ne dispose pas d'une zone d'activités. Seules quelques petites entreprises privées embauchent quelques jeunes. Le paradoxe est que les six communes regorgent d'opportunités d'investissement. «Nous somme défavorisés à l'est de Bouira. Surtout dans les zones de montagne. Nous vivons avec les pensions de nos parents et grands-parents. Ce sont nos seules ressources financières, à part le bricolage de temps à autre », déplore un jeune universitaire d'Aghbalou. Pratiquement, dans les six communes de la daïra, des zones d'activité sont projetées depuis des années. Sauf que les années passent sans qu'aucun projet ne soit réalisé. La zone d'activité de M'chedallah a été annoncé par le wali en 2008. Cinq années plus tard, rien ne se fait. A Ath Mansour, le projet du port sec est tombé dans l'oubli. Dans la commune de Saharidj, le projet de la zone d'extension touristique (ZET), traine encore malgré les nombreuses promesses de relance. La seule bâtisse existant à Tala Rana, où est implantée la ZET, est inachevée et complètement abandonnée. Les études de faisabilité de la ZET se sont succédée sans que le projet ne soit concrétisé. La zone d'activité prévue à Tamelaht, commune d'Ahnif n'est pas à l'ordre du jour aussi. Pour rappel, tout un mouvement a été déclenché par des jeunes de cette commune pour diverses revendications, dont le droit au travail figure en prime position. Durant les dernières années, chômeurs ne cachent pas leur colère. Ils ont fermé à plusieurs reprises les sièges des sièges APC de la daïra de M'chedallah.