Les pouvoirs publics tardent à trouver une parade pour mettre un terme aux agressions contre l'environnement. La pollution dans la daïra de M'chedallah a atteint la cote d'alerte. Des particuliers insoucieux continuent de jeter leurs ordures dans des décharges sauvages, dans les oueds et aux abords des routes de la région en toute impunité. A titre d'exemple, l'ancienne décharge communale de M'chedallah, sise dans le lit de l'oued Sahel, demeure une source de pollution. Sa proximité avec le chef-lieu de la commune d'Ahnif continue de causer des désagréments. Les déchets sont toujours incinérés à ciel ouvert et les fumées asphyxient les riverains même à longue distance. Contacté à ce sujet, les responsables de la commune de M'chedallah affirment avoir signé une convention avec le CET d'Ahnif. Les ordures de la commune sont acheminées vers le site. Dans la même commune aussi, d'immenses tas de déchets et détritus longent une route secondaire à l'entrée est de la municipalité. Un décor hideux s'offre aux visiteurs de cette région qui présente, paradoxalement, une belle vue panoramique sur les montagnes du Djurdjura. En l'absence de mesures d'urgence, la situation risque de se dégrader. La loi relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets sanctionnant les personnes qui portent atteinte à l'environnement n'est pas appliquée. «L'APW ainsi que nous-mêmes avons instruit les autorités locales de la commune de M'chedallah d'éradiquer l'ancienne décharge, ainsi que le point noir sur la route. C'en est trop. Pour le moment, seule la décharge d'Ahnif a été éradiquée avec réhabilitation du site. Nous sommes là pour aider les autres communes. Pourquoi ce laisser-aller», dit avec colère le directeur de l'environnement de la wilaya de Bouira. Ce même responsable précise : «Pour le moment, trois communes ont signé des conventions avec le CET d'Ahnif, à savoir M'chedallah, Ahnif et Chorfa. Pourtant, l'infrastructure est opérationnelle depuis le 4 juin. Il reste encore trois autres communes qui ne l'ont pas encore fait, Ath Mansour, Bechloul et Adjiba.» Dans la commune de Chorfa, c'est au niveau de l'oued Sahel que des particuliers insoucieux jettent des amas d'ordures, généralement des débris de construction. Dans la municipalité d'Ath Mansour, l'image n'est pas reluisante. La décharge implantée en plein milieu forestier ,jouxtant la RN5, est devenue un repaire pour les bêtes sauvages. Les deux communes de Aghbalou et Saharidj, relevant de la daïra de M'chedallah, ne peuvent pas acheminer leurs déchets au CET d'Ahnif. Un mini CET a été projeté depuis des années au niveau d'Aghbalou, mais se heurte aux difficultés du choix de terrain. «Nous sommes en phase de retenir une entreprise pour le démarrage des travaux du mini CET au niveau de la localité de Selloum à Aghbalou», affirme le directeur de l'environnement. Ce dernier insiste sur la réception prochaine d'un centre de tri moderne au niveau du CET d'Ahnif. A noter que le tri des déchets se fait pour le moment manuellement. Avec l'ouverture de la structure, une opportunité s'offrira aux communes ainsi qu'aux jeunes. Ils pourront vendre les déchets collectés lors des campagnes de nettoyage, comme le plastique, le papier et le bois, à ce centre de tri.