La ferveur patriotique générée par l'événement-phare de la rencontre Egypte-Algérie n'a pas réussi à atténuer les vives tensions existantes au sein du parti de Belkhadem à Souk Ahras, notamment à l'approche des élections du candidat devant représenter le FLN aux prochaines sénatoriales. Des tractations autour de ces épreuves prennent déjà la forme d'hostilités et le nombre élevé des prétendants risque de mettre fin aux arrangements tacites entres groupes rivaux, qui ne lésinent aucunement sur les moyens pour dénigrer les élus les plus en vue pour briguer une place à la première chambre. Les enjeux ne sont pas des moindres, puisqu'il y va d'abord d'un siège aux avantages incommensurables et, ensuite, du devenir de l'actuelle configuration des instances du parti, la mouhafadha entre autres. L'émergence de l'un des groupes antagoniques à la mouhafadha serait synonyme de sa désintégration puisque entretenant déjà un équilibre précaire entre blocs influents. Les kasmas, qui ne sont pas toutes acquises à l'actuelle composante de ladite instance, trouveraient, dans ce cas, un canal de contestation et iraient, à coup sûr, vers la demande de sa reconfiguration. Le parti, qui est dans une zone de turbulence depuis plus de deux années, est aussi embarrassé par l'existence d'élus locaux poursuivis en justice pour dilapidation de deniers publics et d'autres qui ont montré leurs limites dans la gestion des affaires de leurs cités. L'immunité qu'offre la mouhafadha aux édiles indélicats risque de servir ceux qui tentent tant bien que mal de se frayer un chemin parmi ceux qui légifèrent risquant, du coup, de faire éclater au grand jour des scandales jusque-là étouffés. C'est autour de ce scénario que se jouent toutes les cartes des sénatoriales à Souk Ahras.