Le styliste s'est remémoré ses souvenirs d'enfance pour cette collection printemps-été 2014, où les couleurs s'inspirent avant tout du «nazar boncuk», talisman en perles de verre qui protège du «mauvais œil» : bleu pâle, blanc, indigo. Mêlant boutis, tulle, crochet, le créateur travaille les matières pour structurer des silhouettes féminines aux épaules dessinées, coiffées de chignon crêpé et chaussées de talons. Jupes et shorts se portent avec des boléros ou des hauts sans manches. Ici et là, dentelles et franges viennent donner une touche traditionnelle aux tenues. «J'ai voulu raviver la passion provenant de la riche culture et de l'artisanat traditionnel de la Turquie qui m'avaient inspiré à mes débuts», a expliqué Bora Aksu, qui défile depuis dix ans à la Semaine de la mode londonienne. BADGES DES 80'S Les couleurs chaudes des jardins méditerranéens éclatent soudain avec l'irruption d'ensembles jaune d'or ou l'arrivée majestueuse d'une longue robe fuchsia. Le jaune brille aussi du côté du duo letton-israélien Fyodor Golan, mais dans une ambiance plus urbaine et sportive. Pour cette collection dédiée aux «enfants électriques», les jupes, shorts et pantalons se portent avec des brassières accompagnés de blousons de sport ou de sweatshirts et des chaussures vernies blanches. Les matières satinées et transparentes, les sequins et les plumes viennent donner de l'élégance aux silhouettes sportwear. Le look se fait parfois très adolescent, comme avec ce bustier festif composé d'une multitude de badges smiley, en vogue dans les années 1980. Les couleurs acidulées s'expriment aussi sur des robes plissées comme des éventails. Chez la jeune créatrice coréenne J. JS Lee, le minimalisme règne en maître. Les coupes sont épurées, les silhouettes majoritairement monochromes (blanc, noir, turquoise, rose), les sandales plates. Sur le plan coiffures, la raie sur le côté et la queue de cheval basse sont de rigueur. En contraste, le rouge à lèvres vif rehausse la sobriété d'un ensemble pantalon noir et chemisier blanc sans manches. La collection joue aussi sur des effets géométriques, avec un imprimé vichy version robe plastifiée et un damier décliné sur un pull en maille fine. Un événement rapportant 100 millions de livres (118 millions d'euros) Au total, 58 défilés sont prévus au programme officiel des cinq jours de cette Fashion Week londonienne, qui a pris le relais de celle de New York, avant Milan et Paris. Les grands noms de la mode britannique, comme Burberry, Paul Smith et Vivienne Westwood (Red Label), y côtoient des créateurs en vogue, comme Christopher Kane, Mary Katrantzou et Henry Holland, dans une capitale connue pour son énergie créatrice et ses pépinières de jeunes talents. La styliste brésilienne, Barbara Casasola, est la nouvelle venue de cette Fashion Week, qui compte également au programme le défilé Tom Ford et la collection de Stella McCartney pour Adidas. L'événement, qui attire plus de 5000 visiteurs – journalistes et acheteurs – devrait rapporter plus de 100 millions de livres (118 millions d'euros) en commandes, selon les organisateurs du British Fashion Council (BFC).