Du 19 au 25 septembre 2012, s'est tenue la Fashion Week de Milan où pas moins de 70 marques ont dévoilé leurs dernières créations à travers 70 défilés de mode. Milan a vécu durant une semaine au rythme de la Fashion Week, prêt-à-porter 2013. La semaine de la mode milanaise a été des plus festives et fastueuses. Au programme des nouveautés, Versus, la seconde ligne de Donatella Versace a défilé sous forme d'une happening party. La maison Ports 1961 a participé pour la première fois et la créatrice, Jil Sander, a repris les rênes de la maison en signant son défilé printemps /été 2013. Une dernière escale avant Paris, qui dévoilera les nouvelles collections des plus grands créateurs et des nouveaux talents italiens ou internationaux. Le dernier jour, de cette semaine de la mode milanaise s'est caractérisé par des défilés de prêt-à-porter féminin pour le printemps /été 2013. Les stylistes se sont transformés en réalisateurs. Dsquared 2 explore le star system, Roberto Cavalli propose un film d'époque, Gianfranco Ferré tourne en noir et blanc. Fiction / réalité. Les images défilent au ralenti sur l'écran. Gros plan sur un visage, puis sur des accessoires. On se retrouve cette fois directement sur le plateau de tournage. Flashé par des paparazzi, le premier mannequin s'avance, très star capricieuse, en short noir sur ses talons vertigineux, dans un cliquetis de chaînes dorées et d'infinis rangs de perles qui lui enlacent le cou et la taille. Tout y est. Y compris le petit sac matelassé... très Chanel. Petits tailleurs, robes moulantes, blousons en cuir, shorts, t-shirts blancs au logo Dsquared bien visible et quelques chemisiers ouverts jusqu'au nombril composent une collection somme toute assez simple, entièrement axée sur les accessoires. Forcément clinquants. Des bijoux (colliers, boucles d'oreilles, rosace de perles blanches, chaînettes, gourmettes extra larges, etc.) aux microsacs se balançant par deux au bout d'une chaîne dorée, on ne voit qu'eux. Pour peaufiner ce look de starlette, madame ose même une petite touche cinématographique Portier de nuit, avec la casquette SM noire vernie, où la chaîne sur la visière est remplacée par des fils de perles et boucles dorées. Changement d'époque et de décor chez Roberto Cavalli, où les mannequins diaphanes un brin virginales, aux longs cheveux lisses, semblent esquissés par les peintres préraphaélites anglais du XVIIIe siècle. L'art nouveau n'est pas loin avec ses décorations et motifs floraux stylisés, repris dans les imprimés de magnifiques ensembles pantalons fluides en mousseline. Des combinaisons nuisettes en soie dans des tons poudrés (chair, jaune acidulé, vert lime, abricot), sublimées par ces dessins, glissent sur le corps. Les matières se fondent avec douceur entre cuir, dentelles et tissus soyeux. Les vêtements sont tous enrichis de broderies reprenant les décorations végétales, art nouveau dans des applications en cuir ou des incrustations de perles, métaux et cristaux. Les robes lacées sur les côtés semblent comme suspendues par de frêles bretelles, des franges trompe-l'œil cousues sur des robes en tulle noir transparent donnant du mouvement à la silhouette. Une grâce indicible flotte sur toute la collection. Cinéma d'auteur chez Gianfranco Ferré, où les stylistes, Federico Piaggi et Stefano Citron, optent pour un très beau noir et blanc. La collection se décline autour de formes graphiques et géométriques très courtes avec petits manteaux, microrobes, mini-jupes et shorts à taille haute dans un total look blanc ou noir ou encore dans des versions bicolores recto/verso. Le contraste des couleurs se reflète aussi dans les matières et les formes. Ainsi le short est en python côté recto et en coton côté verso, tandis qu'un habit en soie se révèle être un simple gilet dans le dos. Les vêtements sont hyper construits, jouant sans cesse sur les coupes asymétriques, les formes déstructurées, les volumes tridimensionnels. Un grand travail est effectué sur les matières, cuir, coton, soie s'entremêlant de manière invisible. Le mot fin s'inscrit sur une sortie surprise de tous les mannequins revêtus chacun d'une microrobe teinte d'une couleur vive. Les spectateurs s'éloignent la larme à l'œil, puisque c'est la dernière fois que la griffe Gianfranco Ferré, rachetée l'an dernier par la société de Dubaï Paris Group, défilait dans l'immense bâtiment d'époque de la Via Pontaccio, qui abritait son siège historique.