Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Les responsables de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy parlent d'«une campagne de dénigrement volontairement entretenue». C'est ce que pense, en tout cas, Hamid Grine, responsable de la communication de l'entreprise qui animait hier une conférence de presse à Alger suite aux événements ayant causé des pertes à l'opérateur. Ainsi, en dépit de tout ce qui s'est passé à l'issue du match Algérie-Egypte, pour Hamid Grine, la méthode avec laquelle les émeutiers ont attaqué la direction générale de l'entreprise «laisse penser à une opération orchestrée». Pis, le conférencier, qui cachait à peine son inquiétude au même titre que tous les employés de Djezzy regroupés à l'entrée du siège, insiste : «Certaines parties ont intérêt à ce que Djezzy soit touché.» Relatant les faits qui se sont déroulés dans la nuit de dimanche à hier, Hamid Grine a expliqué que «vers de 22 h, plusieurs milliers de jeunes, environ 5 000, ont attaqué les étages inférieurs de la bâtisse abritant les locaux de la DG». Ensuite, ajoute-t-il, «les manifestants ont saccagé une partie des locaux et incendié une autre partie». Hamid Grine persiste et signe sur ce point : «Il y a eu toute une stratégie avec des visées et des objectifs précis pour nuire aux intérêts de Djezzy.» Sinon, s'interroge-t-il, «comment expliquer l'envoi de milliers, voire de millions de SMS ces deux derniers jours aux clients les appelant à casser leur puce Djezzy». Quoi qu'il en soit, pour les responsables de Djezzy, il y a eu complot, bien qu'ils n'aient cité aucun nom. Mais les pertes de Djezzy durant ce déchaînement populaire ou cette vindicte populaire est plus que l'on pensait. Selon Hamid Grine, pas moins de 70 000 portables d'une valeur de 5 millions de dollars ont été pillés à l'agence Ring de Val d'Hydra. Djezzy a perdu aussi 15 agences au niveau national. Les agences d'El Harrach, Audin, Bir Mourad Raïs, Kouba, El Khroub et Guelma ont été entièrement saccagées. Celles du Sacré-Cœur et de Rouïba ont été touchées uniquement de l'extérieur. Pour la wilaya de Bouira, le patrimoine immobilier de l'entreprise a été saccagé et a subi des actes de vandalisme (selon les termes du communiqué). Autres pertes subies par l'entreprise Djezzy, le saccage des façades de plusieurs CDS à El Eulma, Chelghoum Laïd, Khenchela et Béjaïa. Tout en rendant hommage aux services de sécurité, «dépassés par les événements», Grine a parlé de «plusieurs millions de dollars de pertes». Ce déchaînement populaire, qui a touché les intérêts de Djezzy à travers le territoire national, est, sans l'ombre d'un doute, le fruit des actes lâches perpétrés par les Egyptiens à la fin du match Algérie-Egypte. Et même si les responsables de Djezzy ont tenté de relativiser, affirmant que c'est une société de droit algérien, les capitaux, eux, sont détenus par des Egyptiens, affirment plus d'un. Une façon de dire que le dicton est toujours là : «Œil pour œil, dent pour dent». Malgré cette situation chaotique dans laquelle baigne l'entreprise, le représentant de Djezzy a tenté tant bien que mal de mettre en avant ce qu'a fait Djezzy pour l'Algérie. «Djezzy a été et reste l'opérateur qui a démocratisé le marché de la téléphonie mobile en Algérie, tout en étant un acteur primordial dans le développement du secteur des télécoms», affirment les responsables qui n'hésitent pas, outre mesure, à afficher leur soutien à l'équipe nationale. Pour eux, Djezzy est le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie avec 3,5 milliards de dollars. C'est aussi 4 500 emplois directs et plus de 100 000 emplois indirects. Pour l'équipe nationale, Djezzy, nous dit-on, est le partenaire de quatre joueurs : Ziani, Bougherra, Saïfi et Antar Yahia. Il sponsorise aussi six grands clubs algériens et participera activement au déplacement des milliers de supporters algériens à Khartoum pour soutenir les Verts.