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Un préalable électronique avant toute guerre
Publié dans El Watan le 26 - 09 - 2013

Les deux munitions sont israéliennes. Quelques heures après, l'agence RIA Novosti rend publique l'information. Il était impossible que la manœuvre se déroulât dans un total secret. En sus de l'extrême sensibilité de ce système antimissile, le plus performant bâtiment de guerre électronique et de contremesures du groupe naval russe en mer Noire et maintenant en Méditerranée, le SSV-201 Priasovie, était en mesure d'identifier la provenance, la nature, et les auteurs des tirs. Au moment de leur déclenchement, le Priasovie se trouvait avec deux navires de débarquement, le Novotcherkassk (classe Ropucha) et le Minsk (classe Ropucha) à l'entrée nord de la mer de Marmara, venant de Sébastopol. La facture de l'événement nous impose un fagot de questions et d'abord sur la nature des munitions tirées.
Le missile Arrow3
Le dernier tiré, le Arrow 3, est un missile de théâtre fabriqué par Israel Aerospace Industries, avec l'aide de la firme Boeing. Il comporte deux étages et est capable de sortir hors de l'atmosphère terrestre. C'est le plus avancé des éléments du système antibalistique Hetz qui est organisé autour du radar Green Pine (EL/M-2080) à balayage électronique actif (AESA) à bande L (de l'ordre de 500 à 1000 MHz, et dans certains cas de 1000 MHz à 2000 MHz ). Il est conçu par la firme Elta, une filiale d'Israel Aerospace Industries. Le 29 juillet 2004, à la station navale de Point Mugu, en Californie, l'armée israélienne et l'US Air Force, ont effectué un test qui aurait donné sa certification au radar Green Pin qui devrait assurer la recherche, l'acquisition et le suivi de trente cibles à des vitesses supérieures à 3000 m/s. Mais ce détail n'a cependant pas été confirmé lors du test californien, ni même sa capacité à être une arme à énergie dirigée, sa puissance rayonnée étant surestimée. Une même unité de l'armée de l'air israélienne, Sword Shield, aura à charge toute la défense antibalistique.
Maintenant, le missile Arrow 3 lui-même. Il est propulsé par deux moteurs à propergol solide, peut atteindre la vitesse de Mach 9, avec un plafond théorique de vol de 50 km (31 mn).
Il est guidé en mode dual par un autodirecteur (une centrale inertielle documentée en temps réel) infrarouge passif et actif, mais aussi par un autodirecteur actif radar calé sur la cible. Le Arrow 3 ne détruit pas sa cible par impact direct, mais en déclenchant une forte explosion à sa proximité. Le Arrow 3 n'a été engagé dans aucun théâtre de guerre.
Le missile Sparrow
Le tir du 3 septembre dernier était un test combiné de l'armée de l'air israélienne avec l'Agence de défense des Etats-Unis. Un missile-cible, Ankor Kahol (Moineau bleu en hébreu), a été tiré d'un McDonnell F-15 Eagle israélien (probablement épaulé par un autre F15 américain, détecteur et collecteur de mesures) simule un engin dont les performances l'apparentent aux échantillons récents de missiles iraniens, comme le Shehab 3. La famille de missiles Sparrow ou Ankor, est fabriquée conjointement par la firme américaine Raytheon (Waltham, Massachusetts) associée au prestigieux MIT, et l'entreprise israélienne Rafael Advanced Defense Systems, qui est en fait, un bureau d'étude associé au Technion de Haïfa et au ministère de la Défense et qui a toute autorité pour la conception et la réalisation de tous les systèmes de missiles air-air, des armes air-sol, le ciblage des systèmes, des ordinateurs et des dispositifs de renseignements, de guerre électronique…Rafael construit notamment Iron Dome.
Le Black Sparrow est à un seul étage, d'une masse de 1275 kg, en phase de descente et d'acquisition il peut atteindre la vitesse théorique de Mach 5, il est propulsé au propergol solide et embarqué sur un F15. Il simule un Scud B.
Le Blue Sparrow est à deux étages, d'une masse de 1900 kg, lui aussi est propulsé au propergol solide, il simule un Scud C ou le missile iranien Shehab 3, il est embarqué sur un F15. La firme Lockheed envisage la modification d'un L-1011 TriStar, pour un lancement d'une salve de quatre missiles.
Le Silver Sparrow, représente la troisième génération de la famille, il est à deux étages, propulsé au propergol solide, et d'une masse 3200 kg,. Il simule un missile balistique de longue portée, et il est spécialement dédié pour les essais du système Hetz- Arrow 3. Il a été utilisé le 3 septembre dernier en Méditerranée.
Rafael et le groupe indien Bahrat Electronics négocient actuellement la mise en place d'une «joint- venture» pour le développement du successeur du Silver Sparrow. Mais ce qui est le plus à craindre pour l'armée israélienne, c'est le missile balistique d'origine russe, Iskander. Mobile (un camion en transporte deux) de courte portée, rebaptisé SS-26 Stone par l'OTAN. A l'origine, il a une envergure théorique de 2000 km, mais la version russe livrée à la Syrie l'année dernière, l'Iskander-E, a été réduite à 300 km, pouvant donc atteindre Israël, la Turquie ou même la Jordanie.
Quel est l'intérêt de la manœuvre du 3 septembre ?
D'abord de tester la télémétrie des systèmes antimissile syriens et l'identification de leur fréquence radar. Mais aussi, tester la protection des installations russes de la base navale de Tartous, c'est-à-dire, le complexe de défense Bastion qui met en jeu des missiles anti-navires supersonique SS-N-26 Yakhont (P-800 Onix) ainsi que le système de surveillance aérien et côtier Monolit B. Mais plus important encore que cela, tester le dispositif d'alerte précoce et lointaine russe.
Quels sont les moyens d'une alerte précoce et lointaine ?
L'alerte précoce et lointaine doit réaliser l'acquisition d'un ennemi pénétrant dans la sphère d'action, d'intérêts et d'influence d'une force militaire. Elle excède de beaucoup, et souvent, le simple espace national. L'acquisition signifie qu'un objet intrus est strictement identifié comme étant non ami, mais également porteur d'une intention vulnérante, dont l'étendue doit être évaluée. Cette réussite l'est aussi dans la manipulation des concepts qui définissent des optima de longueur dans une chaîne de commandement, qui déclenchent les bons mécanismes de décision, et parviennent à abaisser leur temps de réaction, dans le trajet qui relie un PC de campagne à la salle des cartes d'un état-major.
Le principe d'une alerte précoce repose sur un «système de détection et de commandement aéroporté» ou AWACS (Airborne Warning and Control System) qui est une station radar montée sur un ratodôme fixé sur l'extrados du fuselage d'un aéronef, et qui tourne à six tours-minutes en phase de croisière. Plusieurs fonctions sont dévolues à une plateforme AWACS :
Le contrôle des communications radio et de l'activité radar, dans une sphère de 400 km de rayon. L'aire du balayage du radar est divisée en secteurs, chacun avec un mode détection différent. La rotation de l'antenne permet, ainsi à chaque secteur défini par une gamme de fréquences d'être périodiquement surveillé. Le modèle générique du système AWACS est le E-3 Sentry entré en service en 1972, et monté sur une cellule de l'avion de ligne Boeing 707-320B, mais bientôt remplacé par une cellule de Boeing 767. Le radar américain N/APY-1 développé par la firme Westinghouse, est devenu un modèle générique.
Par l'effet Pulse Doppler, il fonctionne comme un radar de veille à longue portée et assure donc une détection d'objets par-delà la ligne d'horizon. Dérivé du mode précédent, il peut passer en détection sphérique, mais de moins longue portée. Il peut détecter des navires, quel que soit l'état de surface de la mer. Et naturellement, en mode passif, il écoute sans se révéler. Il est en contact permanent, par l'intermédiaire d'un réseau de satellites avec le PC de commandement du théâtre, mais aussi avec le quartier général qui conduit toute l'opération. Il permet aux chasseurs et intercepteurs amis, d'avoir une meilleure perception de leur environnement. Il possède également une capacité de guerre électronique par l'émission de contremesures actives : aveugler les systèmes de guidage (les autodirecteurs), ou de désignation d'objectifs servant des missiles assaillants.
En 1981, l'URSS développe son propre système AWACS, le Beriev A-50 Mainstay, monté sur une cellule du quadriréacteur de reconnaissance l'Iliouchine Il-76, en remplacement du Tupolev Tu-126 (Moss en classification OTAN) propulsé par quatre turbopropulseurs Kouznetsov NK-12-MV et organisé autour du radar de l'excellent Liana (Flat Jack en classification OTAN). Le Moss entré en service une dizaine d'année avant le Boeing E-3 Sentry, peut être considéré comme le premier véritable Awacs. Le A-50, est entré en service en 1984, il est organisé autour du radar Vega-M produit par la firme NPO Vega qui peut engager et suivre jusqu'à 50 cibles simultanément dans une sphère de 230 km de rayon. Les navires peuvent être suivis jusqu'à une distance de 400 km. le Beriev A-50 peut être ravitaillé en vol, mais cet aspect est contesté, la rotation du radôtome provoquerait d'importantes vibrations qui se communiquent au réservoir. Un important programme de modernisation des A-50. (A-50U Mainstay B) a été entrepris à partir de 1995.
Le poids de la plateforme réduit par le fait d'une nouvelle avionique incorpore un système de navigation par satellite avec l'introduction d'un radar actif Vega plus puissant à balayage électronique. Un nouveau train de modernisation débute en 2006, qui devrait délivrer en 2010 l'A-100, doté d'un nouveau radar à antenne de phase active conçu toujours par Vega. Il serait basé sur le futur avion de transport Il-476 (version modernisée de l'Il-76MD) mais le prototype serait actuellement réalisé en convertissant un A-50 en attendant l'arrivée de l'Iliouchine Il-476. Le premier vol du prototype est attendu pour 2013 et pourrait entrer en service en 2015. La possibilité d'installer ce système sur un Antonov An-148 est envisagée.
Israel Aircraft Industries a développé un dispositif AWACS, le IAI Phalcon 707 pour l'armée israélienne. C'est le Systèmes Airborne Early Warning, commandement et contrôle. AEWC & C, organisé autour du radar EL/M-2075 AESA en bande L, développé et produit par ELTA Electronics Industries Ltd, une filiale de IAE. L'AWEC & C remplace le radar rotodme conventionnel. Il est monté soit sur le fuselage de l'avion ou sur le dessus de la cellule à l'intérieur d'un dôme fixe, offrant une couverture complète de 360 °. Ce radar à faisceau dirigé confère un avantage considérable à la détection par rapport au principe d'une antenne tournante, et peut détecter des objets volants à très faibles signatures. En outre, l'initialisation du faisceau est réalisée de 2 à 4 secondes, au lieu de à 20 à 40 secondes avec une antenne tournante. Le système Phalcon peut être installé sur une variété de plateformes, comme le Boeing 707, Boeing 767, Boeing 747, Airbus et C-130. En 2004, l'India Air Force a décidé de l'achat de trois systèmes Phalcon, et la même année, la Russie et Israël signent un accord tripartite : le système Phalcon sera monté sur une cellule de IL-76, pour un AWACS indien.
Les contremesures russes peuvent-elles entraver une attaque américaine-occidentale ?
Il n'est pas recommandé de faire circuler des missiles au dessus d'une zone occupée par des militaires russes, ils seraient immédiatement atteints par une forte vague de contremesures. On parle alors de missiles pervertis. L'opération américaine Eagle Claw est un cas d'école. Le 24 et 25 avril 1980, l'unité anti-terroriste Delta Force s'introduit en Iran pour libérer les 53 otages américains capturé à l'ambassade américaine à Téhéran. L'échec de la mission est bien connu et documenté. Mais uns série d'incidents, qui excèdent de loin ce qui est permis par une raisonnable infortune, va diriger les soupçons sur une offensive de contremesures soviétique, en test de puissance.
Huit hélicoptères de transport RH-53D Sea Stallion décollent du Nimitz. Après trois heures de vol, l'appareil n° 6 qui présente un problème sérieux avec la came du rotor, et les deux radios hors service, doit se poser à mi-parcours sans pouvoir repartir. L'hélicoptère n° 8 recueille son équipage.
Le système de navigation de l'hélicoptère n° 5 tombe en panne, il est rappelé. Plus tard, l'hélicoptère n° 2 perd ses deux radios en plus d'une panne du système hydraulique. Avec cinq hélicoptères la mission devient impossible. Delta Force réembarque dans les Lockheed C-130 Hercules. Mais au moment du décollage, les pales d'un hélicoptère sectionnent un partie de l'aile de l'avion, qui s'enflamme et font exploser ses munitions, rendant inutilisables les autres hélicoptères. Huit soldats meurent et sont laissés sur place. Des documents liés à l'opération sont également laissés sur place. La Commission Holloway, impute l'échec de la mission à une «série de petits hasards» qui ont subitement convergé. Deux ans plus tard une étude de la Rand Corporation envisage l'hypothèse de contremesures actives, mais sans préciser leur origine.
Quelle est la capacité de défense syrienne ?
La peur des états-majors occidentaux est liée aux missiles russes, Yakhont P-800. Le P-800 Oniks (SS-N-26. Dans la classification Otan) est un missile de croisière antinavire développé par NPO Mashinostroyeniya propulsé par un statoréacteur à propergol solide. A la différence d'un missile balistique, un missile de croisière assure son vol par une portance aérodynamique comme n'importe quel aéronef. Le Yakhont peut avoir un lancement de terre, d'un avion de chasse, d'un navire ou d'un sous-marin. Les Yakhont électroniquement durcis, sont en théorie indétectables en dernière phase de vol, à une douzaine de mètres d'altitude, mais non-intelligents et gardent une lourde hérédité soviétique. La taille du Yakhont, deux fois celle de l'Exocet ou du Harpoon, sa vitesse à Mach 2, le désavantagent par une importante signature radar, et en ferait une proie facile pour le système de défense et de guerre électronique américain Aegis. Mais la faille la plus importante est que les systèmes de lancement des Yakhont ne sont pas furtifs, chaque missile qui pèse 3 tonnes et mesure 9 mètres, le tout avec un assortiment de grues de chargement et de véhicules de transport. Leur élimination au sol est donc la principale et fatale faiblesse.
Avant même l'ouverture des différents feux militaires, les guerres débutent par le silence d'une profonde écoute de l'ennemi.
Auscultation et jauge. Cette écoute est, aujourd'hui, un acte de guerre qualifié. L'alerte lointaine et précoce, veut l'acquisition d'un ennemi à l'état naissant, alors que ses intentions belliqueuses, ou son pouvoir vulnérant, ne sont ni avérées ni testées. Un ennemi non né. Donc. Ce nouvel art de la guerre commande des engagements contre une probabilité d'ennemi. Mais cette attitude n'est irrationnelle qu'en apparence. L'ennemi n'est plus idéologique, menaçant en cela l'ordre éthique de la Cité, le bienfait de richesses, l'unité nationale, ou le tracé des frontières. Mais, aujourd'hui, l'ennemi est ce qui est désigné comme occasion et lieu d'un test militaire, bonne cible, mis au service de l'évolution significative d'une panoplie. Il serait hautement imprudent d'appeler la Russie ou la Chine à la servitude d'un test militaire. En ce sens, l'Iran échoue régulièrement à être un ennemi. La Russie et la Chine, sont de puissants principes de limitation de la capacité offensive occidentale et américaine. Une panoplie militaire se définit comme étant un collectif d'armement défensif et offensif. La composante offensive détermine le volume et la durée de la dissuasion qu'exerce cette panoplie. Elle doit réaliser la plus haute synthèse d'un armement et de contraintes imposées par la géographie, par l'état des infrastructures routières, aéroportuaires, par celle des nœuds de ravitaillements et de communications, mais aussi par celles de l'environnement géostratégique.
Est considéré comme armement, toute la sphère d'action d'une puissance de feu, c'est-à-dire, la surveillance, l'alerte lointaine, l'identification d'un ennemi, l'estimation de son pouvoir vulnérant, et finalement son acquisition et sa réduction. Enchaînement, qui n'est assuré que par une grande rapidité de déploiement et de projection sur un théâtre d'opérations. Il est important de signaler qu'une arme ne peut plus être testée seule, mais toujours dans le système d'une panoplie qui exige la réalité effective d'une guerre. Et la guerre n'est plus, comme le pensaient Salluste, Ibn Khaldûn, et Arnold Toynbee, une fracture ou une suture de deux périodes historiques.


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