Un « parapluie antimissile » est en train d'être installé au-dessus de l'Etat juif. Comme si le gouvernement de Tel-Aviv anticipait déjà une riposte de Téhéran à une attaque aérienne… « Israël sera désormais branché au système d'alerte antimissile américain », a révélé le 30 juillet à Washington Ehoud Barak, ministre israélien de la Défense. Il venait de rencontrer les responsables du Pentagone. Puis il a ajouté : « Les Américains ont aussi promis de déployer sur le sol israélien des radars ultra-performants. » Le cœur de ce système de détection – X-band Radar – permettra à l'Etat juif d'être informé en temps réel d'un tir de missile iranien vers Tel-Aviv et lui fera gagner de précieuses minutes pour actionner des batteries de missiles antimissiles Arrow. De toute évidence, un « parapluie antimissile » est en train d'être installé au-dessus du territoire israélien. Comme si l'on se préparait à une riposte de Téhéran en cas de bombardement de ses installations nucléaires… Photo : Ouest-France – La première batterie de missiles anti-missiles Arrow installée à la base aérienne de Palmachim, en 2002. Des exercices aériens de grande ampleur Car ces préparatifs défensifs pourraient préluder aussi à une action militaire. Le 23 juin, le New York Times révèle un exercice aérien israélien d'une ampleur inégalée au début du mois dans le ciel de Grèce – pays membre de l'Otan. Les responsables du Pentagone confirment à demi-mot, Israël ne dément pas. Selon le quotidien américain, une centaine d'appareils F16 et F15 frappés de l'étoile de David se sont livrés à un exercice d'attaque au sol en Crète. Le but recherché : tester les capacités opérationnelles à longue distance de l'armée de l'air israélienne (la Crète est située à 1 450 km de Tel-Aviv, une distance quasi identique à celle de l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz en Iran) et neutraliser le système de défense antiaérien russe Tor-M1 déployé sur l'île. Ce système avait été livré autrefois à l'armée cypriote, puis réinstallé en Crète. Moscou s'apprêterait à fournir aux Iraniens avant la fin de l'année un dispositif antiaérien encore plus redoutable, le SA-20. Raison de plus, selon Mike McConnell, chef des services de renseignements américains, pour pousser Israël « à attaquer ». S'il devait y avoir attaque israélienne, quand se produirait-elle ? D'après John Bolton, ex-représentant américain aux Nations Unies : « Le moment le plus propice se situe entre la date de l'élection présidentielle américaine (4 novembre) et le départ de la Maison-Blanche de George W. Bush (1er janvier 2009) ». Ces derniers temps, les dirigeants israéliens se sentent le besoin de préparer psychologiquement leur opinion publique à une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Ils répètent sans se lasser : l'Etat juif ne permettra pas au régime de Téhéran de se doter de l'arme atomique. « Il y va, assurent-ils, de la survie d'Israël. » Vendredi, le ministre chargé des « enjeux stratégiques », Shaoul Mofaz, a déclaré : « Israël ne permettra pas qu'un second Holocauste puisse avoir lieu. » Il a rappelé que le président iranien Mahmoud Ahmadinejad nie l'Holocauste et veut rayer Israël de la carte du monde. « En 1934, nous n'avions pas pris au sérieux les paroles d'Hitler, mais l'Histoire nous a donné une leçon cruelle que nous ne sommes pas prêts d'oublier », disent les dirigeants israéliens.