L'affaire opposant Mohamed Latafi, président de la coordination de wilaya du mouvement associatif, au wali de Constantine, après avoir connu un revirement de la justice pour le moins inattendu, consistant en la réinstruction de l'affaire, n'est pas près de connaître son épilogue. En effet, le président du tribunal de Constantine, après avoir été destinataire d'une requête présentée par M.Latafi, décide, contre toute attente, d'enrôler à nouveau l'affaire. La séance, qui s'est ouverte le 10 novembre à la cour de Constantine, a vu la présentation des faits par les avocats des deux parties. Après avoir attentivement écouté ces exposés, le juge a renvoyé le verdict à la date du mardi 17 novembre. Et c'est donc avant-hier que le verdict est tombé, condamnant le coordinateur du mouvement associatif à une peine de trois mois de prison avec sursis, assortie d'une amende de 20 000 DA. Cette affaire de diffamation, qui défraye la chronique locale depuis le début de l'année, reste unique en son genre, au vu de son traitement particulier et du vice de forme relevé par maître Chorfi Ali, avocat de M.Latafi. Lors de ses plaidoiries et tout au long du procès, ce dernier s'est évertué à démonter les accusations de diffamation portées à l'encontre de son mandant, mais surtout à contester le droit au chef du cabinet du wali de représenter la wilaya, du fait que seul le wali peut jouir de cette qualité, ce qui n'a pas était retenu par la justice. D'aucuns à Constantine pensent que cette affaire, après avoir pris des proportions douteuses et qui a failli être expédiée manu militari - étouffoir oblige -, revient aujourd'hui à un traitement où la justice, se voulant un peu plus lucide, semble vouloir en finir avec ce dossier qui a mis à nu des tiraillements institutionnels pour le moins inextricables. Comment, sinon, pourrait-elle condamner, ou juste débouter un cadre de l'Etat et qui, dilemme, se trouve être le premier magistrat de la ville ? Mohamed Latafi, qui, tout de suite après le verdict rendu, s'est pourvu en cassation, compte, dès samedi prochain, organiser une conférence de presse pour annoncer, qu'à son tour, il poursuivra en justice le wali de Constantine qui l'avait publiquement accusé et « à tort », d'avoir détourné 600 millions de dinars. Le wali avait, dans une déclaration rapportée par la presse, proféré ceci : « Le sort de M. Latafi sera la prison. »