Afin de donner un énième coup de pouce au produit national, l'Office national du tourisme tunisien (ONTT) a organisé, ce mardi, un workshop à l'hôtel El Hidab de Sétif, et ce, loin de certains titres de la presse nationale. Plus de 32 professionnels (voyagistes et hôteliers) tunisiens se sont déplacés pour non seulement prospecter mais énumérer « les belle facettes du tourisme tunisien », très intéressés par les « liasses » des Algériens ayant, faut-il le rappeler, dépensé cet été, en Tunisie, plus de 300 millions d'Euros. L'initiative de l'ONTT, qui ne se soucie guère des doléances des Algériens, considérés comme les touristes du dernier collège, n'a attiré que quelques voyagistes. Profitant de cette occasion, nous nous sommes rapproché de certains habitués de cette destination, lesquels envisagent de mettre une croix sur ce pays « frère », qui n'apprécie que l'odeur des Euros dépensés par ces Algériens, lesquels ne sont plus les bienvenus au pays de Ben Ali. L'un d'eux, Abderahim, un jeune industriel, dira : « Au départ, l'Algérien est contraint de prendre son mal en patience au niveau des postes frontaliers où la phobie de ces longues files d'attente gâchent un peu le désir de repos et de quiétude, principales raisons de ce déplacement massif vers l'Est. Outrés par l'agressivité de la rue tunisienne, déçus en outre par l'accueil et la discrimination de bon nombre d'hôtels de 4 et 5 étoiles, des centaines d'Algériens d'un certain standing, qui dépensent en moyenne pour un séjour de 10 jours entre 2 000 et 3 500 Euros, sont, le moins qu'on puisse dire, gavés par ces brimades payées en devises fortes ! » Amar, un délégué médical, ex-adepte de Monastir, le pays natal de Bourguiba, de renchérir avec une certaine amertume : « Pour avoir une chambre digne de ce nom, réglée pourtant rubis sur l'ongle, il faut, le plus souvent, hausser le ton. Etant pourtant gratifiés de pourboires d'Algériens, lesquels ont emboîté le pas aux autres touristes, les personnels des restaurants, de la réception ainsi que les animateurs des diverses activités culturelles et sportives de ces hôtels, n'ont d'attention et d'égards que pour les blonds aux yeux bleus. » Touché dans son amour-propre, notre interlocuteur est catégorique : « Pour moi, la Tunisie, n'est ni plus ni moins qu'un souvenir. Etant pourtant respectable et respectueux, à l'instar de mes concitoyens, lesquels dépensent de grosses sommes d'argent dans ces hôtels, j'ai le sentiment d'être persona non grata dans ce pays frère , où on ne fait même pas l'effort de réhabiliter le réseau routier des zones frontalières, fréquentées uniquement par des Algériens, considérés comme étant des terroristes. » Azzedine, entrepreneur, abonde dans le même sens : « Pour avoir deux chambres communicantes, pourtant réservées des mois à l'avance, il faut palabrer, hausser le ton pour la réparation de la climatisation, et en faire autant pour le changement des draps, livrés à moitié mouillés. » Salim, un jeune médecin, également déçu précise : « Obtenir une bouteille d'eau bien fraîche dans ces faux palaces, touchés eux aussi par la rationalisation de l'énergie, est un luxe. » Azzedine relève, cependant ,l'omniprésence de la sécurité et la quiétude, mais gâchées par l'agressivité verbale de nombreux Tunisiens, agacés par le mauvais comportement de ces « effrontés jeunes Algériens » qui se déplacent le plus souvent sans le sou. Et de poursuivre : « Touché pourtant de plein fouet par la crise économique mondiale, le tourisme à la Ben Ali, qui s'est appuyé cette année sur les Algériens et le tourisme local des Tunisiens, ne fait rien pour améliorer ses service d'autant plus que le comportement de la majorité des familles algériennes ayant mis le cap sur ce pays est exemplaire. Il faut par ailleurs préciser que la fermeture des frontières du Maroc arrange les Tunisiens, qui ne font l'objet d'aucune concurrence. Mais cet avantage risque de s'effriter à court et moyen terme, car blasés, de nombreux Algériens cherchent désormais une autre destination. » Notre locuteur exprime le sentiment de la majorité de ces Algériens qui ne veulent plus du mépris de leurs voisins.