Cette commémoration à réuni les membres de l'ONM dont le fils du colonel Mohand Oulhadj, officier de l'ALN, et Hadj Mahfoud de la fédération de France du FLN ainsi que de nombreux villageois qui ont pris part au recueillement et aux témoignages. L'événement qui est désormais fixé dans la mémoire collective des villageois a marqué un tournant dans la vie des habitants. Très fortement attachée à la lutte de libération nationale, la population d'Ibekarene à répondu avec courage à l'appel de l'ALN. L'histoire de cet événement héroïque qui a marqué à jamais la vie les habitants, est entièrement l'œuvre des femmes du village, nous a raconté Nna Djedjiga Yehdene qui n'a rien oublié de ce triste mais héroïque épisode de la Révolution. Il ne sera pas oublié car il coïncide avec la date du référendum du 28/09/1958 initié par le Général De Gaule pour adopter la nouvelle constitution qui sera pour lui l'occasion d'obtenir le plébiscite des Français et des populations vivant sous le joug colonial. Nna Djedjiga se rappelle de toutes ces femmes assises à même le sol et tenant leurs enfants sur les genoux. La veille du référendum, raconte-t-elle, les moudjahiddine sont passés au village pour nous appeler à boycotter le référendum et à rejeter les appels de pacification et des promesses d'une vie meilleure prônée par l'administration coloniale. Le jour du référendum, poursuit Nna Djedjiga, les militaires français munis des urnes ont investi le village totalement évacué par tous les hommes valides et ne laissant que des femmes et des enfants de bas âge. Ils ont réuni toutes les femmes au lieudit «Lemaïnsra Ath Wejaoud» en les sommant d'effectuer leur devoir de voter et à ne pas écouter le FLN. Mais l'événement a aussitôt pris une autre tournure puisque, une femme du nom de Haniche Tassadit, se leva du milieu de la foule en brandissant un drapeau algérien accroché à un bâton et lança des cris vantant les mérites des moudjahiddine. Ce geste a poussé deux autres femmes, Zoubida Taslimant et Mesbahi Tassadit à se joindre à cette protestation entrainant une salve de youyous. Les français ont alors commencé à dégoupiller leurs grenades et à les lancer dans la foule prise de panique et tentant pour éviter les éclats. Les explosions des grenades ont entrainé la mort sur le coup de deux femmes : R'Zika Mehagga et Brahmi Tounsia et un enfant de bas âge, Kettou Mohand ainsi que 27 blessées.