Des phénomènes nouveaux dans la consommation de produits exotiques font leur apparition chez nous, attirant l'attention et la curiosité. Ainsi à Blida, la ringuilé, produit typiquement moyen-oriental, notamment syro-libanais, crée des émules et des fans parmi les jeunes. L'Algérien semble s'accommoder de la consommation de ce produit. Est-ce un goût passager lié à un désir de snobisme vite éclipsé ? Quoi qu'il en soit, le fait est là. Des jeunes gens de la classe moyenne prennent plaisir à se faire voir aux terrasses des cafés fumant la ringuilé, un ensemble formé par une bouteille relié à un long tuyau au bout duquel est placée une pipe. La bouteille contient de l'eau chauffée au charbon, mélangée à des arômes de fruits ; le plus demandé est la pomme. Tout cela est présenté dans un cadre qui attire, rappelant certaines scènes de films orientaux et l'aisance bourgeoise. Ce phénomène est constaté surtout dans les salons de thé. La nouveauté est qu'il s'est installé sur la terrasse d'un café « grand public », en pleine ville. C'est-à-dire que sa consommation n'est plus marginale. La prise coûte 200 DA. Dans les salons de thé, ce prix peut tripler pour le service et le luxe de l'endroit. Le café en question dispose de 12 ringuilé pour faire face à la demande. En dehors de l'aspect exotique, il y a toutefois des risques sur la santé du fait que la même ringuilé est utilisée par plusieurs personnes, malgré la protection apportée par un papier d'aluminium pour chaque consommation. En plus, le partage de la même prise entre amis augmente le risque de contamination en cas de maladie, notamment en cette période de risque d'épidémies. Chaque peuple a ses traditions dans la consommation du tabac et des arômes. L'introduction remarquable de la ringuilé chez nous semble traduire un changement des mœurs et coutumes avec l'ouverture à des traditions venues d'ailleurs.