En effet, dimanche dernier, une nouvelle équipe syndicale a été officiellement installée dans l'entreprise, avec pour secrétaire général, Azzedine Seghir, ce qui n'a pas été du goût de son prédécesseur, Daoud Kechiche. Conduit par ce dernier, l'ancien bureau syndical a refusé de quitter le siège de la section, implanté au sein même de l'entreprise. Bien qu'il soit reconnu par la direction générale du complexe d'El Hadjar et soutenu par Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de la centrale syndicale de l'UGTA, Azzedine Seghir, le nouveau représentant des travailleurs, a évité la confrontation pour ne pas, selon lui, affecter le climat social et la production de l'entreprise. De son côté, l'employeur, qui a validé les détachements des membres de la nouvelle équipe syndicale et annulé ceux de l'ancienne, a interdit, hier, un rassemblement qui devait réunir les quelques fidèles du désormais ex-secrétaire général, Daoud Kechiche. «En qualité d'employeur, nous avons reçu un PV de la nouvelle équipe syndicale devant représenter les travailleurs de notre entreprise. Après avoir vérifié l'authenticité de ce document, nous avons validé la nouvelle composante syndicale en lui attribuant des détachements comme prévu par la réglementation en vigueur régissant les relations de travail. Nous n'avons de préférence ni pour les uns ni pour les autres. Nous reconnaissons seulement ceux ayant été validés par l'Union de wilaya de l'UGTA», a expliqué la direction générale, soulignant par ailleurs son refus de la manifestation organisée par l'ex-syndicat qui ne jouit plus de cette qualité. «La participation des travailleurs à ces mouvements de protestation est considérée comme un abandon du poste de travail», a martelé la même source, assurant que des mesures seront prises dans ce sens. Le nouveau secrétaire général, Azzedine Seghir, est un syndicaliste de la première heure. Bien qu'il soit jeune, il a à son actif une longue expérience dans la lutte syndicale. L'UGTA irritée En effet, il avait accompagné toutes les équipes syndicales qui se sont succédé à ArcelorMittal Algérie, depuis Aïssa Menadi jusqu'au dernier secrétaire général. Connu dans le milieu des métallos pour son intégrité morale, il a repêché Tahar Chaouche dans son bureau d'ex-secrétaire général, qui avait remplacé Smaïl Kouadria au lendemain de son élection à l'APN, avant d'être «putsché» par Daoud Kechiche. Selon des indiscrétions, ce dernier aurait irrité la centrale syndicale après avoir cédé devant le partenaire étranger lors des dernières négociations, en approuvant un pacte de paix social (PPS) jusqu'à la finalisation du business plan de l'entreprise. Une décision que la majorité des sidérurgistes avaient refusée par vote en annonçant une grève générale en conséquence. «Cet acte n'était pas du goût de Sidi Saïd puisqu'il n'a pas hésité à le mettre au carreau sur injonction des autorités nationales», affirment plusieurs travailleurs. Ce changement, faut-il le souligner, intervient au lendemain de la visite du nouveau ministre de l'Industrie, Amara Benyounès, et du secrétaire général de la centrale syndicale de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, qui ont appelé les travailleurs à adhérer pleinement à la politique de l'Etat et assurer une paix sociale nécessaire pour le plan d'investissement que comptent engager les deux actionnaires. Cette situation témoigne on ne peut mieux de la précarité qui caractérise encore la situation sociale au sein du complexe, où les métallurgistes espèrent une meilleure représentation de leurs intérêts auprès de l'employeur. Une mission que Azzedine Seghir affirme pouvoir assurer. A noter, que le Conseil d'administration vient d'installer le français Vincent Le Gouic, DG d'ArcelorMittal Algérie.