Malgré la décision du tribunal d'El Hadjar ordonnant, dès lundi après-midi, l'arrêt de la grève et la reprise immédiate du travail au complexe sidérurgique d'ArcelorMittal Annaba, les métallos ont poursuivi, hier encore, leur mouvement et font la sourde oreille aux appels à la raison, ponctués de menaces de représailles de la direction. Cette attitude est, semble-t-il, encouragée par les messages de soutien de plus en plus nombreux dont ont été destinataires les grévistes de la part des travailleurs de ArcelorMittal Tébessa, l'autre filiale du géant mondial de l'acier en Algérie, et de celles des syndicats de la SNVI Rouiba, entre autres. Les salariés d'El Hadjar bénéficient également de l'appui du PT, qui avait exprimé son appui, dès son premier jour, au mouvement par la voix de son porte-parole Louiza Hanoune. Porté par ses camarades présents à l'assemblée générale quotidienne qu'il anime depuis le début du débrayage, le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smaïn Kouadria, a déclaré que le syndicat a fait appel de ladite ordonnance de justice du tribunal d'El Hadjar auprès de la cour de Annaba. De son côté, la Fédération nationale des travailleurs de la métallurgie, mécanique, électrique et électronique (FNTMMEE), après avoir assuré les travailleurs de sa solidarité, mardi, a entrepris de convoquer une réunion dans l'urgence pour décider de l'attitude à adopter pour assister le syndicat des métallos dans son action. Ceci alors que le Conseil d'administration poursuivait, hier depuis les premières heures de la matinée, la réunion entamée la veille pour étudier les possibilités de sortie de crise et que Kouadria était invité à prendre de nouveau place à la table des négociations avec le directeur général d'ArcelorMittal Annaba et son staff. Dans une lettre adressée hier aux travailleurs d'ArcelorMittal, l'Union de wilaya de l'UGTA de Annaba prend acte de la décision de justice prise par le tribunal d'El Hadjar ordonnant l'arrêt de la grève et demande qu'elle soit respectée. La position de l'union de wilaya serait également motivée par la nécessité pour les membres présents à la réunion extraordinaire organisée mardi à 14h de «privilégier l'intérêt général par rapport à l'intérêt particulier», est-il souligné dans la correspondance. Cette demande express de reprise de travail a été exprimée autant par l'Union territoriale que par Tayeb Hamarnia, secrétaire national au niveau de la Centrale syndicale UGTA et représentant personnel de Abdelmadjid Sidi Saïd, tels que cités dans la lettre. Toute cette agitation augure, selon les observateurs, d'une solution imminente de ce conflit social dans les jours à venir. Pas de chargement au port Rappelons que le débrayage a été observé par les travailleurs de toutes les unités de production de commercialisation, les services technique et administratif ainsi que les salariés de l'unité du port lesquels ont refusé de procéder au chargement des cargaisons destinées à l'exportation de 4000 tonnes de fonte en gueuses vers l'Espagne. D'autres cargaisons à l'importation, comme deux navires avec à leur bord respectivement 13 000 et 22 000 tonnes de coke en provenance de Pologne risquent de connaître le même sort dès aujourd'hui, date prévue de leur accostage à quai au port de Annaba.