Le commissaire du Festival du film amazigh, Assad Si El Hachimi, multiplie les initiatives pour donner une meilleure visibilité au cinéma algérien. Venu en France dans le cadre de ses recherches, il en a profité pour tisser des réseaux pour soutenir le film amazigh. Il compte organiser des manifestations culturelles dans plusieurs villes françaises. Le Festival du film amazigh arrive enfin en France ... Le festival a été créé en Algérie grâce au soutien des institutions de l'Etat. Sa dimension nationale est prouvée et largement revendiquée par nos cinéastes et artistes de différents horizons. Il acquiert, aujourd'hui, une renommée croissante et arrache une reconnaissance au sein des festivals existants à l'étranger. Il reste effectivement un effort à accomplir, celui de travailler un peu plus en direction de la communauté algérienne établie à l'étranger et essentiellement en France, car elle est aussi demandeuse. A ce propos, je peux vous confirmer que beaucoup d'associations et d'établissements de cinéma nous sollicitent pour une programmation cinématographique. Nous envisageons, prochainement, de soumettre au ministère de la Culture le projet d'un panorama qui se tiendrait au cinéma Duplex de Saint-Denis, de Roubaix et dans d'autres villes. Cela donnera indubitablement une meilleure visibilité au festival avec un rayonnement international. Je suis actuellement en France dans le cadre de ma formation universitaire, mais je profite pour donner une impulsion à un des objectifs de notre festival qui consiste à enrichir et promouvoir le produit culturel et artistique national et sa diffusion en Algérie et à l'étranger. Avez-vous pensé à inclure la communauté immigrée d'origine algérienne dans la 10e édition ? Le Fcnafa demeure un tremplin pour la création, un espace convivial pour nos concitoyens, qu'ils soient en Algérie ou à l'étranger. Pour chaque édition notre festival implique des professionnels, des cinéastes aguerris, des noms célèbres, des signatures issues aussi de la diaspora. Nous sommes persuadés que le pont doit être consolidé entre les deux rives et le cinéma demeure un moyen efficace pour rapprocher les communautés et bannir les frontières. Pour la 10e édition, outre les films, les personnalités invitées, le jury est constitué de noms issus de l'immigration très connus du monde du cinéma et de la culture .Je citerais à ce titre le romancier et scénariste Akli Tadjer qui a notamment participé à l'écriture d'épisodes de la série Maigret, d'après Georges Simenon et auteur de Le porteur de cartable adapté à l'écran. En exclusivité pour vous, il sera président du jury de la 10e édition du festival qui se tiendra à Tizi Ouzou en mars 2010. Pourquoi avez-vous choisi la Roumanie comme invitée d'honneur ? Il est de coutume, pour le festival, d'inviter à chacune de ses éditions un cinéma d'un pays. Après l'Irlande (2005), le Liban (2007), la Suisse (2008) et l'Iran (2009), c'est autour, cette année, de la Roumanie de nous faire découvrir son génie cinématographique. Le Festival du film amazigh offrira, aux curieux du 7e art, un panorama du cinéma roumain. Méconnu du grand public, excepté Lucian Pintilié, doyen du cinéma roumain, qui, avec talent, a mis en scène sans concession l'histoire de son pays. (La Reconstitution, Le Chêne, L'Après-midi d'un tortionnaire), il représentait le phare d'un cinéma balbutiant. Après avoir connu une période difficile, la Roumanie est au cœur d'un renouveau cinématographique avec de nouvelles générations d'auteurs, comme Cristiu Puiu, Cristian Mungiu, Corneliu Porumboiu, Cristian Nemescu. Et les longs métrages de fiction qui récoltent régulièrement les principales récompenses dans les grands festivals, notamment au Festival de Cannes. A côté de cette nouvelle vague, on peut constater une deuxième vague de cinéastes roumains, Constantin Popescu, Bogdan Mustata, Ciprian Alexandrescu, Adrian Sitaru, dont les court-métrages ont, eux aussi, remporté une grande part de reconnaissance à travers les festivals internationaux de courts métrages.