Un drame qui a toute la région où le sujet des débats tourne autour du mariage forcé, alors que la population n'arrive pas à comprendre le recours à cet acte ultime sans que les parents aient soupçonné le moindre signe annonciateur. La diffusion de l'information sur les réseaux sociaux a suscité des centaines de commentaires, pour la plupart pleins de compassion pour les défunts Liès et Romaïssa. Les victimes de ce tragique acte ont été inhumées le jour même, mercredi vers 16h, mais séparément, à une demi-heure d'intervalle. Ils ont été enterrés dans le même cimetière. Une autopsie a été pratiquée sur les corps des défunts dont certains fragments, comme des dents, ont été soigneusement ramassés par les éléments de la Protection civile qui ont transporté les dépouilles à l'hôpital Mohamed Seddik Benyahia. On ne manque pas de découvrir aussi sur la Toile des commentaires plutôt moralistes prévenant contre les relations sexuelles avant le mariage. Ces avis divergents ont poussé la page facebook du groupe Jijel News à forcer le débat à travers une question et une sentence qui ont suscité un grand intérêt des internautes. La question recommande une simple affirmation ou dénégation : «Ils disent que l'amour vient après le mariage, vrai ou faux ?» Quant à la seconde expression, elle affirme que «le mariage forcé d'une jeune fille avec un homme qu'elle n'aime pas est un viol». Pour rappel, Romaïssa, 18 ans, devait se marier ce week-end à un homme originaire de Sétif pour ensuite s'établir avec lui en France. Mais elle a retrouvé son élu Liès, la vingtaine, très tôt ce mercredi. Vers 6h, les deux amoureux, dépités, sont montés sur la terrasse d'une habitation en construction à la cité Ayouf de la nouvelle ville de Jijel, d'où ils se sont jetés dans le vide. Un choc terrible.