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Histoire, débat et référence en Espagne
Le manuscrit Tarikh Mayorca d'Ibn Amira El Makhzouni
Publié dans El Watan le 24 - 11 - 2009

Découvert à Tindouf en 2001, publié une première fois à Oran en 2006 puis traduit en catalan et en espagnol, le manuscrit, une copie d'une œuvre originale de Ibn Amira El Makhzouni intitulée Histoire de Majorque relatant la chute et la reprise au début du 13e siècle (vers 1229) de cette ville de la principale île des Baléares par Jùan 1er est en train de prendre une ampleur considérable, notamment en Espagne où il suscite déjà un débat.
C'est l'incroyable itinéraire de cette œuvre qui n'a pas encore révélé tous ses secrets qui a fait l'objet, samedi, à l'Institut Cervantès, d'une conférence animée conjointement par « le découvreur », Mohamed Benmaâmar, professeur d'histoire, spécialisé dans le Maghreb et l'Andalousie et directeur d'un laboratoire de recherche ainsi que Nicolas Roser Nebot, « le traducteur », docteur en philologie arabe à la faculté de philosophie et de lettres de Malaga (Espagne). L'initiative entre dans le programme du dialogue hispano-oranais appuyé par l'Alliance espagnole pour la coopération représentée à l'occasion par Marina Calbo qui a présenté les deux chercheurs avant de souligner l'importance et l'intérêt de cette œuvre. En 2000, un mécène de Dubaï a entrepris un périple dans les pays du Maghreb pour numériser les manuscrits détenus par les bibliothèques et les zaouïas, notamment à Adrar. Le but étant de produire des Cd-rom qui seront mis à la disposition des chercheurs pour éviter ainsi la manipulation et la détérioration des manuscrits. « En 2001, nous avons reçu un ensemble de manuscrits scannés et gravés sur Cd et dont la majorité se rapportent à l 'exégèse du Coran mais un seul a attiré mon attention du fait du titre, Histoire de Majorque mais surtout de l'auteur qui était très connu à l'époque », explique l'historien algérien qui a tout de suite flairé qu'il s'agit là d'un document important qui mérite l'attention. Les copies sur Cd n'étant pas de bonne qualité, Il a alors effectué des séjours à Tindouf et entamé une recherche pour d'abord déchiffrer le contenu rédigé en calligraphie andalouse. Il découvre, contrairement à ce que mentionne la fiche technique élaborée pour les besoins de la numérisation, que le manuscrit en question contient deux parties, l'une se rapportant à l'ouvrage proprement dit et l'autre à des lettres de l'auteur qui font actuellement l'objet d'une recherche à part. Il est fait mention que le manuscrit de 26 feuilles (52 pages) est une copie de l'œuvre originale mais dont on ignore la date. M. Benmaâmar qui déplore l'inexistence de moyens techniques sophistiqués permettant de dater le manuscrit a néanmoins, dès 2004, présenté une première communication sur le sujet lors d'un colloque organisé à Constantine. Il a également rédigé un article publié dans la revue l'Union des écrivains arabes avant de publier l'ouvrage à Oran. Pour une plus ample diffusion, il a également envoyé une copie à une édition libanaise. « Nous savions que l'ouvrage d'Ibn Amira El Makhzouni existait car il est répertorié mais nous croyions qu'il avait été perdu à jamais », assure le philologue espagnol qui trouve cette découverte d'une extrême importance (amr âdjib), selon sa propre formulation car il s'est exprimé en arabe.
« C'est une référence qui nous intéresse en tant qu'Espagnols et Algériens car c'est un pan de notre histoire commune », explique-t-il en outre en précisant que la publication du livre, la traduction ayant nécessité beaucoup de travail entre mai 2008 et septembre 2009, a coïncidé avec la célébration de la naissance de Jùan Ier le roi conquérant qui a repris la ville dont il est question. « Le livre écrit dans un registre de langue très élaboré remet en question certaines idées reçues mais il confirme beaucoup de détails historiques sur cette époque », ajoute Nicolas Roser Nebot qui souligne le degré d'objectivité, fait inhabituel pour un auteur appartenant au camp des vaincus mais qui n'a pas donné d'arguments superflus pour expliquer la défaite. Il pense qu'il faut s'attendre à d'autres conséquences liées à la sortie de ce livre qui suscite un grand intérêt dans toute la Catalogne avec des ventes qui ne font que grimper. L'universitaire algérien estime lui aussi que l'auteur a reconnu le degré d'organisation des chrétiens et a souligné la faiblesse du gouverneur de l'île principale de l'archipel des Baléares. Selon lui, le livre a été écrit à la demande de riches dignitaires de la ville déchus après la reconquête. L'auteur a séjourné au Maroc mais aussi dans l'actuel territoire d'Algérie, notamment à Béjaïa comme le montreront ses lettres. Pour lui, les premiers musulmans qui ont fui l'Andalousie déjà bien avant la chute de Grenade en 1492 ont préféré se réfugier à l'est du Maghreb, chez les Hafsides, la dynastie qui était forte à l'époque et chez qui ils pensaient trouver plus de quiétude. « Les Andalous pensaient également qu'ils étaient le centre du monde avant de déchanter en se frottant aux populations locales », ironise Benmaâmar faisant référence aux récents événements et l'image véhiculée en Egypte au sujet des Algériens. Mais comment le manuscrit a-t-il atterri à Tindouf ? Cette ville a été fondée en 1853 par la tribu des Tajekent avec l'entremise de Belâmech qui l'a dotée d'une zaouïa et d'une bibliothèque. C'est une zone de passage entre le Sud algérien et le Sud marocain car elle se situe dans une zone où les sources d'eau, indispensables dans le désert, sont disponibles. Il pense que les manuscrits ont été ramenés dans le désert soit pour une meilleure conservation (climat sec) soit pour leur épargner la destruction dûe aux guerres et conquêtes qui caractérisaient les villes du Nord.


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