Les mauvaises conditions climatiques vont encore durer jusqu'à au moins demain et les dernières précipitations ont déjà apporté leur lot de victimes. Chaque hiver, même paysage, même constat et mêmes problèmes. Comme à l'accoutumée, les dernières pluies diluviennes ont mis à nu les carences des pouvoirs publics en matière d'entretien des réseaux d'évacuation des eaux pluviales et de la voirie : flaques d'eau, regards et avaloirs obstrués, bouchons sur les routes, effondrements… Outre ces constats, les automobilistes devaient, comme à chaque période hivernale, faire face aux problèmes des nids-de-poule et des trous béants suite à la dégradation des routes. Si elles sont bénéfiques pour l'agriculture, ces fortes intempéries n'ont pas été sans engendrer d'importants dégâts matériels et des pertes humaines. C'est ainsi qu'hier la Protection civile a déploré le décès d'une personne et une dizaine de blessés dans des accidents de la route à l'échelle nationale. Déjà durant les journées des 13 et 14 novembre derniers, aux premiers jours de ces fortes pluies, 50 accidents de la circulation, dont 15 mortels et 35 corporels, ont été enregistrés par les unités de la Gendarmerie nationale à travers 22 wilayas. Ces accidents ont engendré le décès de 25 personnes, des blessures à 96 autres et des dégâts matériels importants à 74 véhicules. Si dans le bilan, qui nous a été fourni hier par le chargé de communication de la Protection civile, on ne déplore aucune victime directement liée aux dernières averses, ce corps n'a pas chômé en termes d'interventions sur le terrain. Les équipes de la Protection civile ont effectué pas moins de 1738 interventions durant les dernières 48 heures dont la plupart liées à des opérations de pompage d'eau autour des édifices publics et des domiciles, selon le chargé de communication de la direction de la Protection civile, le lieutenant Nassim Bernaoui. Ce corps a dû en outre intervenir pour des cas d'évacuation sanitaire, d'accidents de la route, de secours de personnes et d'accidents domestiques. Des opérations d'épuisement des eaux ont eu lieu notamment à Alger (Bab El Oued et Sidi M'hamed) et à Blida, précise le lieutenant Bernaoui. Les agents de la Protection civile sont également intervenus dans des cas d'effondrement partiel (balcons, murs de soutien notamment) et des glissements de terrain (Skikda). A noter que chaque hiver, beaucoup d'habitations précaires cèdent sous les intempéries, causant parfois des victimes. Et comme l'hiver est aussi synonyme de dégâts causés par le monoxyde de carbone, la Protection civile a déjà dû secourir trois personnes à Alger (Baba Hacène) qui ont failli perdre la vie. Chaque période de froid apporte malheureusement son lot de dizaines de victimes dues au gaz émanant des appareils de chauffage dans les domiciles. Des accidents qui sont souvent dus à la négligence et au manque de vigilance des ménages.