Le DSP et le directeur de l'hôpital l'ont rassuré que tout fonctionne à merveille, notamment après l'ouverture du nouvel hôpital. Or, la réalité est tout autre. Le scanner et le nouvel appareil de radiologie ne sont toujours pas opérationnels, à cause, nous dit-on, du manque de médecins radiologues et de techniciens spécialisés dans la manipulation de ce genre d'équipement médical. Ce problème se pose avec acuité au niveau de nombreuses polycliniques de la wilaya. Le seul appareil de radiologie qui est fonctionnel dans ledit établissement est celui se trouvant au service des urgences. Sa mise en marche est assurée par huit techniciens 24h/24 et 7j/7, a-t-on appris. Les malades ne comprennent toujours pas pourquoi les responsables du secteur n'ont pas recruté des médecins radiologues pour pouvoir faire des examens de scanner à l'hôpital. Surtout lorsqu'on sait que ce type d'examen coûte entre 8.000 et 12.000 DA chez les privés. Outre cela, le ministre de la santé semble ignorer également que le service d'ophtalmologie fonctionne encore au ralenti. Malgré la disponibilité des moyens matériaux nécessaires, le personnel médical qui y travaille n'assure que les consultations et les soins d'urgence. Lors de notre passage, nous avions trouvé six patients en train d'attendre devant le bloc pour obtenir un hypothétique rendez vous pour se faire opérer l'œil. À l'intérieur, quatre employés, vêtus de tabliers blancs, trient le dossier dans l'obscurité. «Vous voyez, ils n'ont même pas d'électricité. On m'a dit que le groupe électrogène est en panne», tempête un sexagénaire, souffrant de la cataracte. Et d'enchaîner: «cela fait deux ans que je cours. En vain. À chaque fois que je viens ici on me demande de patienter», rouspète-t-il, ajoutant que ses revenus ne lui permettent pas de se soigner chez un privé. «Je touche une retraite de 13.000 DA/mois, alors qu'une simple opération chez le privé coûte 40.000 DA, mais si elle sera effectuée avec un lazer, elle revient à 80.000 DA. Donc je n'ai plus le choix, je suis obligé d'attendre jusqu'à l'ouverture de ce service», grogne-t-il. Ce problème se pose au niveau des tous les services de chirurgie. Un patient présentant une vésicule biliaire, affirme avoir attendu 14 mois pour se faire opérer au niveau du même hôpital. Notre interlocuteur ne sait plus à qui se plaindre. Lui et tant d'autres malades ignorent même où se trouve le bureau du directeur de l'hôpital. Lors de notre passage, pas l'ombre d'un employé du secteur n'était sur les lieux.