Soutenus par l'UGEA, l'UNJA, l'UGEL, l'ONSE, les étudiants se sont donc déplacés hier matin à la fac centrale dans l'espoir de dialoguer avec les responsables. Les étudiants revendiquent «l'accès au master pour tous les étudiants». Devant la fac, «le recteur nous avait dit qu'il recevrait une délégation de sept étudiants», relate Mohamed, et de poursuivre : «Entre-temps, le reste des étudiants présents devant le portail de la fac centrale a été chargé par les services d'ordre qui n'ont pas manqué d'utiliser des matraques pour les disperser». Les forces de maintien de l'ordre déployées autour de la fac centrale ont chargé les 500 étudiants contestataires et les ont embarqués manu militari dans des bus de l'ETUSA pour reprendre le chemin de la fac de droit. Les organisations estudiantines qui soutiennent l'action des étudiants n'ont pas cessé d'alerter via des communiqués les différents responsables du secteur, allant jusqu'à dénoncer les agissements du vice-recteur chargé à la pédagogie. L'affichage de la liste des admis au master a ajouté de l'huile sur le feu. Merouane Boumzoued, secrétaire général de l'UGEA, pointe du doigt le vice-recteur chargé à la pédagogie de l'université d'Alger 1 et l'accuse d'enfreindre la réglementation. «La commission qui valide les dossiers des étudiants pour le master est composée en plus du vice-recteur et du doyen, des présidents des conseils scientifiques. Alors que ces derniers n'ont pas été associés à cette opération». Nous avons tenté de joindre le vice- recteur, sans succès. L'UGEA appelle à l'intervention du ministère de l'Enseignement supérieur. «En ce qui nous concerne, la grève est maintenue jusqu'à la satisfaction de nos revendications», annonce son secrétaire général. Pour rappel, les critères d'admission au concours de master fixées par l'administration avaient suscité l'indignation des étudiants diplômés des deux systèmes, LMD et classique. «Ils ont promis l'accès au master à tous les étudiants lors du lancement du système LMD», rappellent les étudiants. «Mais ils n'ont accepté que trente pour cent», déplore le secrétaire général de l'UGEA, et d'ajouter : «Pour accéder au concours de la fonction publique et de l'Ecole supérieure de la magistrature, il faut un bac plus 8 semestres, quant à exercer le métier d'avocat, c'est un bac plus 10 semestres qui est exigé. Il est légitime que les étudiants s'inquiètent quant à leur avenir», conclut-il. La situation qui prévaut actuellement à la fac de droit d'Alger ne rassure pas quant à la reprise des cours de sitôt, tant que la satisfaction des revendications des étudiants n'est pas prise en charge.