Les habitants de deux immeubles sis au 43 rue Aït Boudjaia, dans la commune de Chéraga, n'en finissent pas de subir les méandres d'une situation pénalisante. Certains propriétaires faisant partie de ces deux immeubles ont squatté un espace commun à tous les résidants en construisant cinq locaux. Erigés au beau milieu de la cour, ces garages ne vont pas avec le décor de la cité. D'après un habitant, «ces indus occupants n'ont obtenu aucune autorisation pour construire ces locaux, chaque résidant est propriétaire de la cité à hauteur de 1/50. On ne saurait permettre aux uns de bénéficier de locaux aux dépens des autres.» A l'origine, ce lieu squatté était un espace vert réservé aux habitants et aux enfants. Maintenant qu'il a été livré à la dépravation, la cité est devenue un lieu quelconque où les résidants, petits et grands, se cloîtrent dans leur appartements, car ils ne peuvent plus se détendre le temps d'une virée dans cette aire de jeux envahie par le béton. «Le cas de notre cité est connu par tous les responsables, y compris ceux de l'APC, de la wilaya déléguée et de la DUCH. Nos multiples requêtes qui leur ont été adressées n'ont malheureusement abouti à rien. Ces locaux continuent d'occuper les espaces communs de notre cité», déplore-t-il. Et d'ajouter : «Certains locataires ont signé une pétition qu'ils ont adressée aux autorités locales et à la police de l'urbanisme, nous attendons que ces pouvoirs publics réagissent, car il s'agit d'un cas d'impunité avéré. La crédibilité des différents services qui ont à charge l'organisation de l'espace urbain est mise à épreuve». Signalons que dans la capitale, le cas de cette cité n'est pas unique. Les exemples de locataires qui accaparent des espaces verts pour en faire des garages pour leur véhicule, ou des mansardes pour le mariage de leur progéniture ne manquent pas. A Dergana, dans la commune de Bordj El Kiffan, un espace mitoyen avec un immeuble a été transformé en bidonville. Au départ, un père de famille nombreuse a construit une baraque pour caser l'un de ses fils ; au fil des semaines, d'autres se sont greffées à la première et le site est devenu, en un laps de temps très court, un bidonville en bonne et due forme. C'est dire que ces rajouts sont plus que préjudiciables, car ils peuvent transformer une cité résidentielle en favela. Les services de l'APC sont appelés à faire leur travail avec la plus grande rigueur possible. «Nous demandons l'intervention des autorités locales et des services de l'urbanisme pour mettre un terme à cette situation qui dégrade notre cadre de vie. Ces cinq locaux construits au milieu de notre cité sont une entrave à la réglementation en vigueur et au bon sens», concluent nos interlocuteurs.