La première visite du groupe méditerranéen de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN a pris fin hier, après une série de rendez-vous dont une entrevue avec le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia. Lors d'une rencontre organisée lundi entre les parlementaires algériens et ceux de l'Otan, le discours très diplomatique du président de l'Apn, Abdelaziz Ziari, n'était pas dépourvu de piques envers ces derniers. Il a notamment regretté l'absence de concertation de la part des partenaires européens en matière de politique énergétique et a demandé à l'Otan de participer à la sécurisation des gazoducs algériens afin de permettre une constance dans l'approvisionnement en énergie. L'Algérie est, rappelle-t-on, liée à l'Europe à travers deux gazoducs transméditerranéens en fonction et un troisième qui transportera du gaz en mars 2010 à Almeria en Espagne. Un autre projet à l'étude est un gazoduc qui partira du Nigeria en traversant l'Algérie. « Nous avons parfois observé, chez certains de nos partenaires de l'Union européenne, une tendance fâcheuse à élaborer des politiques énergétiques sans concertation préalable avec les pays fournisseurs de gaz naturel », a-t-il glissé. A l'heure où le monde occidental montre des signes d'exaspération face à l'inconstance de la Russie en matière d'approvisionnements énergétiques, le président de l'Assemblée nationale a tenu à mettre en avant la stabilité de la politique énergétique algérienne. Mais après avoir fait remarquer que les investissements de l'Algérie étalés sur des décennies s'élèvent à des centaines de milliards de dollars dans le domaine des hydrocarbures, il s'est interrogé sur la contrepartie consentie à l'Algérie par ses partenaires. « L'Algérie qui n'a jamais failli à ses engagements, y compris lors des crises majeures qu'elle a traversées et résolues seule, sans soutien politique et encore moins matériel », a-t-il souligné. Il enchaîne : « En tant que pays producteur et exportateur de gaz naturel, elle a toujours eu comme impératif stratégique la sécurisation de ses débouchés et de ses ressources. » Sur un autre front, la question de la migration a également été l'un des points évoqués lors de la rencontre entre les parlementaires algériens et ceux de l'Otan. M. Ziari a lancé, à ce sujet, un appel aux élus de l'OTAN pour « contrecarrer et dénoncer l'exploitation éhontée de cette question humaine à des fins politiques en agitant des menaces virtuelles qu'elle ferait peser sur l'emploi dans les pays concernés et sur leur identité ». Selon la partie algérienne, cette visite a été l'occasion de donner la véritable image de l'Algérie, celle d'un pays « stable » qui entend exploiter au mieux ses capacités et les opportunités offertes pour « le soutien de son développement économique et le bien-être de la population ».