Où sont les priorités du ministère de la Santé ? » Telle est la question que se posent les praticiens de la santé publique, en grève depuis lundi, devant la totale passivité de la tutelle. Entamant aujourd'hui leur troisième et dernier jour de débrayage pour la semaine en cours, les médecins s'interrogent sur ce qu'il peut y avoir de plus précieux et urgent que la couverture sanitaire des citoyens qui, pourtant, semble négligée par le ministère de la Santé. « Le mépris affiché par la tutelle nous renvoie à beaucoup d'interrogations. Qu'est-ce qui pourrait bien faire réagir le ministère, qui est censé se soucier de la couverture sanitaire ? S'il n'y a aucune réaction lorsque cette couverture est réduite à son minimum, on se demande où se trouve l'urgence pour le ministère ? » souligne le porte-parole du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, contacté hier. La grève, qui, pour rappel, est cyclique et renouvelable chaque semaine, a enregistré à son deuxième jour un taux de suivi encore plus important qu'au jour de son lancement lundi dernier. Si ce taux était évalué à 82%, il a grimpé hier, selon les estimations du syndicat, à 87% de suivi. « La grève se déroule dans de très bonnes conditions, nous sommes à l'aise car nous enregistrons une forte adhésion et les taux de suivi sont largement au-dessus de nos prévisions. Ceci nous conforte dans notre action », indique le docteur Merabet. Si ce jour, mercredi 25 novembre, marque la fin de la grève pour la semaine en cours, les praticiens reprendront le débrayage lundi prochain pour trois autres jours encore, jusqu'à la quatrième semaine où le conseil national du SNPSP se réunira pour décider de la marche à suivre. « Quelle que soit l'issue de notre action, même s'il y a du répondant de la part de la tutelle, seul le conseil national est habilité à décider de ce qu'il y a lieu de faire. Nous continuerons donc d'observer la grève jusqu'à la quatrième semaine, jusqu'à satisfaction de nos revendications », indique le même responsable, en notant qu'à partir de la semaine prochaine, des sit-in seront observés en sus du débrayage.