Protesta n Ils ont décidé de renouer avec la protestation en organisant un sit-in hier, au niveau du CHU Mustapha-Pacha, à l'appel des deux syndicats de la santé. Les médecins protestataires portaient tous des brassards noirs pour montrer que la santé est enterrée. Bien plus, c'est un signe qui signifie que «la santé est en deuil», tant pour les médecins que pour les malades. «Nous refusons le statu quo», «Où sont nos libertés syndicales ?», scandaient-ils. A une question d'InfoSoir sur ce mouvement de protestation, après le gel de la grève, la semaine dernière, suite à des pressions judiciaires, le Dr Mohamed Yousfi, porte-parole du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) dira : «L'intersyndicale des praticiens de la santé publique va utiliser tous les moyens pour dénoncer la mise à mort de la santé publique qui est bien orchestrée par les pouvoirs publics. La grève des médecins reprendra prochainement et l'intersyndicale est en train de discuter cette question.» Il a ajouté : «Au lieu de régler les problèmes, les pouvoirs publics sont en train d'utiliser la force pour réprimer toutes les voix qui s'élèvent contre la situation de déliquescence du secteur de la santé. Le ministère de la Santé et les pouvoirs publics se trompent lourdement en pensant régler les problèmes sans nous, ils savent très bien que nous sommes incontournables. Il n'y aura aucune réforme, ni gestion de la santé sans l'implication des deux syndicats.» Outre la grève, il y aura, bien entendu, d'autres actions, tel un rassemblement prévu aujourd'hui, précise le Dr Yousfi. Le Dr Lyes Merabet, porte-parole du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), n'a pas écarté non plus une reprise de la grève. Il a expliqué que l'intersyndicale travaille dans le respect des décisions prises par la base quant à la suspension de la grève qui a commencé en novembre 2009. L'intersyndicale de la santé a décidé d'opter pour un sit-in, aujourd'hui, mais aussi d'arrêter une feuille de route pour fixer la date des prochains rassemblements. «Le mouvement de protestation se poursuit sous forme de rassemblements organisés principalement les jours de repos, à savoir, tous les same-dis.» M. Merabet dénonce les mesures répressives prises à leur encontre par la tutelle et considère l'ensemble des revendications comme «légitimes» et «justes», et que «l'argumentaire est fort». Il a réitéré son attachement à la plateforme dans sa totalité et estime que rien n'a été fait jusque-là, contrairement à ce qui a été avancé par le ministère de la Santé. «Nous sommes pour le règlement du conflit social et nous considérons que les solutions existent». Le président du SNPSP appelle, à cet effet, le ministère de la Santé et les pouvoirs publics à engager des discussions afin de dénouer cette crise. Sur le plan moral, les médecins sont sortis de la grève entamée durant quatre mois, outrés et très déçus, surtout que la situation est restée la même, a-t-il regretté.