Certains hôpitaux sont obligés de se passer des services des médecins qui ont répondu à l'appel à la grève. Les médecins grévistes entament leur troisième jour de grève aujourd'hui. Déterminés à aller jusqu'au bout de leurs revendications, ils comptent saisir la commission de santé au niveau de l'Assemblée populaire nationale. Contacté hier par nos soins, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Mérabet, a indiqué que «la grève se déroule dans de bonnes conditions tout en assurant le service minimum tel que convenu, en assurant la prise en charge urgente de la campagne de vaccination contre la pandémie. Quant au taux de suivi du débrayage, il demeure en nette amélioration par rapport à hier. Celui-ci culmine à plus de 85% et a pu atteindre les 100% dans certaines wilaya». Notre interlocuteur a fait savoir, en outre, qu'«une délégation représentant les deux syndicats, en l'occurrence, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), compte saisir aujourd'hui à Alger, le président de la commission de santé au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN) ainsi que les groupes parlementaires». «L'objectif consiste à trouver un accord commun apte à satisfaire les contestataires. Les membres de l'APN ont été élus par le peuple donc leur devoir consiste à le défendre», affirme, de son côté, le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le Dr Mohamed Yousfi, joint par téléphone hier. Notre interlocuteur a affiché sa satisfaction compte tenu du «bon déroulement de la grève», affirmant au passage que «le taux de débrayage s'est vu en hausse notamment à Alger avec 100% de participation à Ben Aknoun et plus de 80% à Rouïba et Bab El Oued» Le même bilan ressort d'un grand nombre de wilayas, poursuit-il, «telles que Sidi Bel Abbès, Oum El Bouaghi, Aïn Témouchent, Saïda, Mascara...» Les médecins grévistes ont entamé une grève cyclique durant près de quatre semaines. Les revendications ne différent pas de celles des autres corps de métiers. Les spécialistes sont entrés en grève depuis hier. Les revendications se résument à la promulgation du statut particulier négocié avec la tutelle début 2008, à l'ouverture des négociations sur le dossier du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, ainsi que la reconnaissance du syndicat comme partenaire social à part entière. Les médecins grévistes exigent également la création d'une commission mixte avec le ministère de tutelle pour discuter du futur régime indemnitaire. Ils revendiquent, en outre, le droit de bénéficier de la cessibilité pour le logement de fonction à l'image des autres salariés de la Fonction publique. Les représentants des travailleurs exigent également un réaménagement des horaires pour mieux maîtriser le repos de fin de semaine en fonction du nouveau week-end. Pour rappel, le mois dernier, une tentative de conciliation entre les syndicalistes et les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ainsi que le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a abouti à un échec. «Le ministère de la Santé s'est désengagé de ses responsabilités», a dénoncé le Dr Lyès Merabet. «Il n'a exprimé aucune volonté pour faire sortir les médecins de la santé publique de la situation difficile dans laquelle ils activent», regrette, pour sa part, le Dr Yousfi.