Les grévistes poursuivent leur débrayage et assurent de prendre en charge la campagne de vaccination contre la grippe porcine. Le bras de fer persiste entre les praticiens de la santé publique et la tutelle. Entamée le 23 novembre dernier, la grève cyclique des contestataires se poursuit pour la troisième semaine consécutive, à savoir les lundi, mardi et mercredi. C'est ce qu'a déclaré le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Dr Lyès Merabet. S'exprimant hier au cours d'une conférence de presse animée à Alger, le Dr Merabet a indiqué que la grève a enregistré un taux de suivi national de plus de 88%. «Il aurait fallu que l'on fasse deux semaines de grève pour que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière réagisse. En fait, la tutelle nous a invités à une réunion le 3 décembre dernier en son siège à Alger», a fait savoir l'orateur. Et de poursuivre: «La réunion a duré de 16h jusqu'à 21h50 avec les cadres de la tutelle et des représentants de la Fonction publique ainsi que des représentants du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale en l'absence du ministre Saïd Barket, bien sûr». A ce titre, le Dr Merabet s'est dit «déçu» par l'attitude de la tutelle qui «s'est désengagée de ses responsabilités, n'affichant aucune réaction, ni volonté pour faire sortir les praticiens de la santé publique de la situation de marasme dans laquelle ils exercent». «Tout ce que je peux vous dire de cette réunion c'est que les représentants de la Fonction publique nous ont informés que notre statut est en phase de finalisation, le reste n'était que du temps perdu», a-t-il signalé. Le Snpsp a décidé, de ce fait, de reconduire le mouvement de grève à raison de trois jours chaque semaine jusqu'à aboutissement de toutes les revendications. «Nos adhérents vont tenir des assemblées générales mercredi prochain au niveau des directions de la santé, à travers les wilayas, dans l'objectif de décider un plan d'action pour hausser le ton et faire entendre notre voix», a indiqué le conférencier. Toutefois, et en prévision de la campagne de vaccination prévue contre la grippe porcine fixée pour demain lundi, les praticiens de la santé publique assurent qu'ils vont la prendre en charge. A ce propos, le président du Snpsp dira: «Nous allons prendre en charge tout ce qui relève du programme du gouvernement concernant la lutte contre la grippe porcine. Nous allons le faire pour dégager notre responsabilité et en être quittes.» Et d'enchaîner: «Nous allons prendre en charge cette mission bien que la vaccination n'est pas une solution car il y a la prévention d'abord, sachant que la plupart de nos écoles n'ont pas d'eau, ni de savon et les sanitaires sont dans un état déplorable!», a-t-il martelé. Pour rappel, la promulgation du statut particulier des praticiens de la santé demeure en première place des préoccupations des médecins. Ces derniers ne comprennent pas pourquoi le partenaire social n'a pas été associé à la confection de la mouture présentée à la chefferie du gouvernement. «Ce statut n'est, non seulement pas encore promulgué, de plus, il a été remis au gouvernement sans le consentement du partenaire social. Il s'agit là d'un mépris flagrant vis-à-vis des médecins», souligne le Dr Merabet. Celui-ci estime que la tutelle transgresse ses propres engagements. «Nous travaillons sur le projet du statut particulier depuis l'été 2004 et aujourd'hui, dans un mépris total, le ministère en charge du secteur nous prive de voir la mouture présentée au gouvernement pour donner notre accord. Il faut savoir que la classification, telle que donnée par la dernière grille des salaires, est contestée», conclut le président du Snpsp.