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Malgré les campagnes de lutte contre la fraude : Du miel frelaté sur le marché
Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2009

Des spéculateurs ont investi plusieurs localités, proposant un produit suspect, préparé dans des conditions d'hygiène douteuses.
En dépit des saisies quasi quotidiennes des produits alimentaires avariés et impropres à la consommation, et la lutte sans merci que mènent les différents services contre la fraude et la spéculation, les trafiquants et autres trabendistes redoublent de férocité. Et pour être dans l'air du temps, ces derniers jours une nouvelle race de spéculateurs a investi de nombreuses localités de la wilaya de Sétif pour écouler du miel qui a l'air de tout, sauf de miel. Evidemment, cette tendance à la spéculation et au gain facile mène à tout, à la tromperie sur la qualité, au faux, au mensonge, au vol et à l'arnaque. Ce phénomène commence à inquiéter sérieusement le citoyen qui ne sait plus à quel saint se vouer. A cet égard, chaque matin, des enfants âgés entre 12 et 14 ans, des paniers remplis de bouteilles pleines d'un liquide noirâtre à la main, investissent les villes et villages pour écouler ce produit douteux.
Au début, ces petits vendeurs étaient plutôt sur leurs gardes, tâtant le terrain. Il a fallu quelques jours pour qu'ils se mettent dans le bain. Désormais, ils étalent au grand jour leur marchandise malgré la qualité douteuse du produit proposé. Dépourvu d'étiquette indiquant son origine, sa provenance, ou son poids, ce miel suspect est vendu dans des bouteilles en verre d'un litre, sans bouchon. Ce dernier est remplacé dans la plupart des cas par un morceau de papier ou un chiffon. L'hygiène, c'est leur dernier souci. Du miel frelaté, il en a tout l'air. Mais pour appâter le client et éviter tout soupçon, ces énergumènes placent le plus souvent la barre très haute du fait que le miel coûte cher. Ils se permettent même d'inviter leur client à en goûter.
D'autres n'hésitent pas à vous faire un cours de science sur le miel et ses multiples vertus. Pour les zélés, ils font carrément du porte-à-porte. Une pratique qui s'est avérée fructueuse parce qu'ils ont la partie facile face à une clientèle, en majeure partie constituée de femmes au foyer, ne connaissant rien au miel. Une véritable aubaine, puisque ce produit, fait de sucre coloré avec un soupçon de miel placé près du goulot pour faire vrai, est écoulé à plus de 2 000DA le kilo. Evidemment, ces jeunes sont opiniâtres, ils vous racontent toute leur vie sans jamais oublier d'introduire dans la discussion les aléas et les contraintes du quotidien, façon de vous amener à vous apitoyer sur leur sort. Après avoir harponné leur proie, ils ne lâchent jamais prise, passant directement à l'action et parler prix. Ce dernier fixé très haut sera réduit au fil de la transaction pour chuter de moitié.
Quel qu'en soit le coût, ils sont toujours gagnants dans l'affaire du fait que ce miel est à 99,99% dusucre inverti. Une fois payés, vous ne les verrez plus dans les parages, et le client berné n'y voit que du feu. Derrière ces jeunes, se cachent des hyènes pour qui l'argent n'a pas d'odeur, pourvu que ça rapporte gros. La santé du citoyen c'est leur dernier souci.


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