Tizi Ouzou, Tiaret, Sidi Bel Abbès, Oran et Béjaïa. A 17 et à 14h. Depuis 7 jours, toutes les cinémathèques algériennes se sont mises au diapason : montrer du Miyazaki, de l'animation, du chef-d'œuvre. Car dans ces dizaines de films, rarement la brillance fut absente. Dans 3 et 4 jours, sera projeté Princesse Mononoké (voir ci-dessus les villes). Le film qui donna une réputation sans faille au père de Totoro, et personnellement, sa plus belle proposition. Que nous dit Mononoké ? Qu'il lui faut pas moins de 134 minutes pour questionner le rapport direct de l'écologie dans notre société et surtout les décisions que chacun d'entre nous doit prendre une fois dans sa vie. Miyazaki déclare : «Mon personnage principal, cet Ashitaka, est un garçon mélancolique qui a une destinée. Je suis moi-même un peu comme cela, mais jusqu'ici, je n'avais pas fait d'histoire avec ce genre de personnage. Ashitaka a été maudit pour une raison absurde (…) il avait une raison d'agir ainsi, du point de vue des humains. Néanmoins, il est affligé d'une malédiction mortelle. Je pense que c'est semblable aux vies actuelles des gens. Je pense que c'est une chose très absurde qui fait partie de la vie elle-même.» Il y a du Akira Kurosawa, grand cinéaste japonais et auteur entre autres d'épopées lyriques, dans cette étrange contemporanéité, comme si Miyazaki traçait des lignes de fuite, collant parfois, subrepticement, des bouts de poésie à des bouts de violence ultime. En conclusion, un pur moment de cinéma. A la cinémathèque.