Un appel pour la création d'un fonds national pour la prise en charge des femmes divorcées a été lancé hier, à partir de Tizi Ouzou, par les participantes à la rencontre sur les violences à l'égard des femmes organisée par la direction de l'action sociale de la wilaya. Responsable de la cellule d'écoute de l'association Amusnaw, Djouher Moussaoui a expliqué que ce fonds se justifie par « le caractère aléatoire des mesures juridiques de protection des femmes divorcées et de leurs enfants ». Pour la conférencière, le constat et les témoignages parvenus à son association montrent que « la disposition du code de la famille accordant le logement conjugal à la femme en cas de divorce est souvent inappliquée, alors que le montant de 3000 DA/mois prévu par la loi pour la location reste des plus dérisoires par rapport à la réalité du marché de l'immobilier ». Elle relève en outre que « la majorité des femmes divorcées se plaignent soit de l'insuffisance soit de l'irrégularité, voire de l'absence de versement de la pension alimentaire qui leur a été accordée, à elles et à leurs enfants, par le juge ». Par ailleurs, Mme Moussaoui appelle à « la création d'une structure d'urgence pour l'accueil des femmes vivant dans la rue, exposées à mille et un dangers préjudiciables à la société tels que la prostitution ». Selon elle, « ce refuge transitoire est destiné à la prise en charge de jeunes filles fugueuses en les soustrayant aux dangers de la rue, le temps de les réinsérer au sein de leurs familles ». Elle note que son association a enregistré 35 femmes sans domicile fixe (SDF), à travers la ville de Tizi Ouzou, dont la plupart sont originaires de la région et pas seulement d'autres wilayas « comme voudraient le faire accroire certains ». Mme Moussaoui n'a pas manqué pas de casser un tabou en attirant l'attention sur le droit à l'héritage en Kabylie qui, selon elle, continue à consacrer le droit coutumier au détriment de la législation.