Le président sortant, maître Boudjemaâ Ghechir, ne compte pas briguer un nouveau mandat. Avant de passer aux urnes pour désigner, aujourd'hui, la nouvelle direction de la ligue, répartis dans trois commissions, les délégués des wilayas participantes se sont essentiellement penchés sur le statut fondamental de la ligue et le communiqué final. La décision de maître Boudjemaâ Ghechir, qui consiste à renouer avec le statut de simple militant des droits de l'homme, est une leçon à retenir et à méditer. Ceci dit, la ligue, qui avait remis à la présidence de la République un document préconisant le glissement pacifique de l'Algérie vers une démocratie digne du nom, continuera la défense des droits de l'homme, un combat dur en Algérie», souligne le vice-président de la ligue, maître Bensaâd Mokhtar, un postulant pour la présidence. «Je l'annonce officiellement, je ne suis pas candidat à un autre mandat. J'estime que le moment est venu pour remettre le témoin. La passation du témoin est un acte démocratique. D'autant plus que nul n'est éternel. La transmission de la responsabilité dans le calme et la sérénité est une culture ailleurs. Nous devons l'instaurer en Algérie où les droits de l'homme ne sont toujours pas respectés. Pour preuve, l'article 39 des associations n'est pas fait pour encourager le mouvement associatif. Sachant que toute association s'intéressant aux affaires de l'Etat est, selon ledit article, suspendue. Une telle disposition reflète la culture de nos dirigeants qui ne sont pas sur la même longueur d'onde avec la société, un partenaire et un contre-pouvoir à la fois. Peut-on construire une démocratie sans contre-pouvoir ? Ce n'est pas possible», souligne le président de la Ligue des droits de l'homme, maître Boudjemaâ Ghechir, qui a décidé de quitter la présidence après 17 ans de bons et loyaux services. Il quitte la LADH après 17 ans de service Notons par ailleurs qu'une émouvante cérémonie en hommage à nombre de personnalités ayant milité en son sein ou soutenu l'action difficile de la ligue a eu lieu. Ainsi, des distinctions ont été remises à la famille du défunt Youcef Fethallah, à Me Miloud Brahimi, Rahali Mohamed, à l'ex-directeur d'El Khabar, Ali Djerri, au directeur de la publication de Liberté, Abrous Outoudert, au directeur général d'El Watan, Omar Belhouchet, à Nouri Nessrouche (El Watan), et au journal El Khabar, les autres défenseurs des droits de l'homme. «Il ne peut y avoir des droits de l'hommes sans liberté d'expression. Nous avons tenu à honorer nos amis de la presse nationale pour les efforts et les sacrifices consentis», souligne maître Ghechir. «Je tiens à remercier la LADH qui vient de rendre un hommage à mon père, un grand défenseur des droits de l'homme assassiné le 18 juin 1994. Je souhaite que le 18 juin devienne une journée nationale des droits de l'homme», a déclaré Me Rim Fethallah, la fille du 2e président de la LADH, Youcef Fethallah. «La louable initiative de la ligue ressuscite mon mari qui a consacré sa vie aux droits de l'homme», souligne non sans une certaine émotion l'épouse du défunt Fethallah qui avait succédé, à la tête de la ligue, à maître Miloud Brahimi, l'un des plus brillants avocats algériens