Je dirais même que la demande est plus importante. «Ki teghla tehla» (quand ça augmente, ça plait)», nous dira Samir, un grossiste installé juste à la sortie de Dar El Beida en face l'hôtel Ibis. «On croyait que les détaillants allaient diminuer leurs achats. Cependant, c'est le contraire qui s'est produit. Tout simplement parce que le lait en sachet est pratiquement introuvable sur le marché», ajoutera Mohamed, également grossiste depuis plus de dix ans, et selon lequel cette augmentation est la plus importante au cours de cette période. «Il ne faut pas oublier que c'est 20% en plus sur le lait en boîte et ce n'est pas rien pour le consommateur. Je me souviens bien que le lait en boîte se vendait à 45DA/l aux détaillants. Aujourd'hui, nous sommes obligés de suivre et de répercuter les hausses sinon on serait perdants», expliquera pour sa part son voisin de l'autre côté de la rue. Dans ce quartier où sont installés de nombreux dépôts de produits alimentaires industriels, l'ambiance est toujours la même. Entre chargements et déchargements, pas de temps à perdre. Ni d'argent bien sûr. «Déjà que la marge bénéficiaire sur le lait et les yaourts est faible, nous n'avons pas le choix», ajoutera-t-il. Et d'énumérer toute une liste de produits concernés par l'augmentation des prix à l'instar du lait en poudre cédé entre 320 et 500 DA les 500 grammes. Idem pour le lait destiné aux enfants. Cette augmentation s'est faite en douceur, notamment pour les fromages en portions, ceux à pâte dure, le thon en conserve et la tomate concentrée. Même constat chez les détaillants où les anciennes étiquettes ont été vite remplacées parfois soulignées en gras pour attirer l'attention du consommateur. «Je préfère éviter la mauvaise surprise aux consommateurs à la caisse», nous dira un détaillant à Alger, tout en précisant que la demande n'a pas baissé en ce début d'année. Un point relevé par de nombreux autres commerçants à Alger, que ce soit au niveau des supérettes ou de ce qui reste des épiceries de quartier.