Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni La flambée des prix, qui a touché de nombreux produits de large consommation, et qui a entraîné la colère des citoyens exprimée par des émeutes à travers tout le pays, a pour origine, selon les grossistes, l'envolée des cours mondiaux. Un tour chez ces commerçants de gros implantés au niveau de la capitale nous a permis de constater que les hausses conséquentes qu'ont subies ces denrées alimentaires de première nécessité sont encore de mise. La folie des prix A Garidi, El Hamiz ou Chéraga où sont implantés ces commerçants de gros, les mêmes prix sont affichés : le kilogramme de sucre revient entre 115 DA et 120 DA, contre 75 DA et 79 DA il y a seulement une semaine, l'huile coûte 750 DA le bidon de 5 litres contre 660 DA et 680 DA. La farine, pourtant subventionnée par l'Etat, est cédée entre 50 et 55 DA le kilo contre 45 DA auparavant. Même chose pour la semoule dont le prix est de 450 DA le sac de 10 kilogrammes et 1 000 DA pour le sac de 25 kg, donc à raison de 50 DA le kilo au lieu de 40 DA. Même le lait, produit vital et élémentaire, n'a pas échappé à cette hausse. Le paquet de lait en poudre a gagné 20 DA, se vendant ainsi à 280 DA au lieu de 260 DA habituellement. Le lait en packs vers lequel s'est retourné le consommateur lorsqu'il y a eu une longue pénurie du lait en sachet se vend actuellement à pas moins de 850 DA le paquet de 12, alors qu'il était cédé à 780 DA. Les grossistes, dont nous nous sommes rapprochés pour avoir leur avis sur les causes de cette hausse des prix, n'ont pas hésité à pointer un doigt accusateur vers les importateurs qu'ils rendent responsables d'une telle situation, occultant le fait qu'ils disposent eux-mêmes d'un stock acheté à des prix nettement moins chers que ceux pratiqués actuellement sur le cours mondial, et que la logique voudrait qu'il soit écoulé à un prix calculé sur son prix d'achat réel et non aligné sur le nouveau prix pour engranger plus de bénéfices.Un père de famille nous dira que «certains grossistes véreux n'hésitent jamais à répercuter la flambée des prix au niveau mondial sur les produits qu'ils vendent même si ces derniers ne sont pas concernés par cette hausse». Il est vrai qu'il est courant de voir augmentés les prix des produits alimentaires par des commerçants ne cherchant que le gain facile sans se soucier du pouvoir d'achat des citoyens qui ont souvent l'habitude de rejeter la responsabilité sur les détaillants, lesquels s'en défendent en renvoyant la balle aux grossistes. Tous les autres produits ont flambé Une virée au niveau des magasins et supérettes de la capitale nous a encore permis de constater cette tendance haussière de la mercuriale des produits alimentaires.L'huile de table se vend à 780 DA le bidon de 5 litres, la farine à 65 DA et le sucre à 130 DA. Dans l'une des supérettes de la place du 1er-Mai, les clients étaient nombreux à se ravitailler en sucre affiché à 120 DA le kilo. «Ailleurs, il coûte 10 DA de plus», nous fait savoir le gérant de ce commerce qui a tenu à nous informer qu'il n'y a pas que les prix du sucre, de la farine, de l'huile ou de la semoule qui ont augmenté. Notre interlocuteur évoque aussi l'augmentation des prix de beaucoup d'autres produits, tels la margarine, les yaourts, les fromages, la tomate concentrée, les jus et même les œufs. Au moment où nous nous entretenons avec lui, un livreur qui arrive droit de chez le grossiste nous annonce de nouvelles hausses appliquées par ces derniers. Ce qui ne manquera pas de se répercuter sur les prix des produits vendus au détail. Le prix du sucre est proposé immédiatement à 130 DA le kilo, soit 10 DA de plus. Prix que tous les autres vendeurs du quartier afficheront. Le livreur dira qu'il a payé 125 DA le kilo de sucre chez le grossiste. Idem pour les œufs. Le plateau d'œufs a augmenté pour atteindre les 260 DA contre 230 DA auparavant, nous informe le vendeur. Toujours au niveau de cette supérette, le paquet de margarine de 500 grammes se vend à 120 DA, alors qu'il était à 105 DA, la tomate concentrée a augmenté de 5 DA. De 80 DA la marque Izdihar est cédée à 85 DA la boîte de 500 g. Les prix des yaourts sont passés à 20 DA pour ceux qui, auparavant, étaient cédés à 15 DA. Ceux habituellement vendus à 13 DA ont suivi cette hausse pour grimper à 15 DA, voire 18 DA. Le petit-lait a augmenté et est passé de 60 à 70 DA. L'inquiétude des consommateurs est visible devant de telles augmentations car, estiment-ils, «les prix de la semoule et de la farine qui ont flambé peuvent se répercuter sur les prix du pain, produit subventionné par l'Etat». Certains boulangers parlent, eux, d'augmentation «des prix des pâtisseries une fois qu'ils auront renouvelé leur stock de farine».Pour rappel, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a réitéré la volonté de l'Etat à continuer de subventionner les produits de large consommation, dont de fortes hausses ont été enregistrées à la fin de la semaine dernière.