Flambée - Le lait pasteurisé en sachet, introuvable depuis quelques jours, a atteint dans certains quartiers d'Alger, le prix défiant toutes raisons de 60 DA. Profitant de la rareté de ce produit, certains commerçants l'écoulent à ce prix qui a dépassé tout entendement : «Hier, j'ai payé, 60 DA le sachet à la rue Hassiba Ben Bouali. Cela s'est produit également à Birmourad Rais et un peu partout !», nous confie, ce matin, une mère de famille rencontrée dans un commerce d'alimentation générale à la rue Didouche-Mourad. Cette pénurie constatée dans plusieurs communes de l'Algérois, notamment Bachdjarah, Aïn Naâdja, Birkhadem, Bir Mourad Rais, s'explique par les faibles quantités de la poudre de lait importées, qui a, par conséquent, entraîné une baisse de la production au niveau des unités telle que Colaital censées satisfaire une demande de plus en plus forte. Même constat pour le lait Candia qui se fait rare alors que son prix a été augmenté pour atteindre 85 DA chez les grossistes. Certains commerçants refusent de s'approvisionner de ce produit pour éviter des problèmes avec les consommateurs qui sont doublement surpris par ces augmentations subites en ce début d'année. Le prix du lait Candia a, en effet, augmenté de 15 DA. Cette hausse n'a pas exclu d'autres produits alimentaires à l'instar du concentré de tomates qui a enregistré une augmentation de 20 DA. Le lait en poudre de 500 g n'est pas en reste puisqu'il passe à 340 DA. Le petit-lait «lben» en bouteille passe de 80 à 90 DA. Ce n'est pas tout, les prix des pâtes sont également montés en flèche. Même constat pour les prix des dérivés des produits laitiers qui ont sensiblement augmenté depuis le premier janvier. Lors d'une virée effectuée ce matin dans différents commerces et supérettes d'Alger et ses alentours, nous avons remarqué que le prix du yaourt a augmenté de 5 DA. Ceux qui coutaient 15 DA, sont passés à 20 DA et ceux qui se vendaient à 20 DA, le sont maintenant à 25 DA. Certains fromages ont connu le même phénomène de hausse. Contacté pour savoir les raisons de cette augmentation, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) nous confirme que «ces hausses ont été précédées par d'autres durant les deux derniers mois, soit en novembre et décembre. Ces augmentations devaient représenter en moyenne un taux autour de 30 % durant les trois derniers mois », a-t-il indiqué. Il ajoute : «Les commerçants ne sont pas responsables ni de la pénurie ni de cette hausse arbitraire.» Pourquoi ? de l'avis de M. Boulanouar , les arguments avancés par les producteurs qui renvoient ces augmentations au renchérissement des prix des matières premières «ne sont pas convaincants». Sinon comment expliquer que la baisse des prix sur le marché international, ne se reflète pas sur les prix du marché national ?» Autre problème soulevé par notre interlocuteur, c'est que 30 % des produits subventionnés comme la poudre de lait et la farine sont détournés vers d'autres produits non subventionnés. Notre interlocuteur est allé jusqu'à déduire que cette pénurie de lait en sachet n'est pas, un fait du hasard, puisqu'elle est là pour inciter les consommateurs à s'orienter vers l'achat d'autres produits laitiers.