Les pouvoirs publics semblent trouver une solution pour atténuer la tension sur le marché de l'emploi et calmer ainsi les milliers de jeunes mécontents recrutés dans le cadre du dispositif de pré-emploi. Ainsi, au lieu de créer des postes budgétaires, comme le souhaitent les jeunes fraîchement sortis des universités et qui réclament sans cesse l'annulation du dispositif du pré-emploi et leur intégration dans des postes permanents, le ministère du Travail s'active à créer un énième dispositif. Un nouveau dispositif «Contrat premier emploi jeune», qui remplacera graduellement l'actuel dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), sera soumis prochainement au gouvernement, a annoncé hier le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi. «Nous allons proposer à la prochaine réunion du gouvernement un nouveau dispositif, Contrat premier emploi jeune, qui va remplacer graduellement le DAIP», a déclaré M. Benmeradi qui était l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne. Ce contrat permettra à un jeune d'avoir le salaire prévu par la convention collective de l'entreprise qui le recrute avec tous les avantages de l'assurance sociale, a-t-il indiqué, expliquant que si l'ingénieur, dans cette entreprise, a un salaire de 35 000 DA, le nouveau bénéficiaire du contrat premier emploi jeune aura la même rémunération. «L'Etat prendra en charge, pendant trois ans, l'intégralité du salaire de poste de tous les jeunes qui seront recrutés dans le cadre de ce dispositif», a-t-il assuré. M. Benmeradi a souligné que la couverture sociale des jeunes – qui n'englobe actuellement que très peu d'aspects, essentiellement l'assurance maladie – «sera étendue à tous les avantages du dispositif sécurité sociale comme la retraite». Il a relevé que ce contrat permettra aussi au jeune recruté d'avoir «le droit d'être affilié à un syndicat et de bénéficier de l'assurance chômage en cas de licenciement». Le ministre a reconnu que le DAIP, qui fixe le salaire maximum à 15 000 DA, présente un certain nombre de problèmes, comme l'insuffisance de la couverture sociale. S'il donne certains avantages, tel le droit d'être affilié à un syndicat, ce nouveau dispositif offre-t-il une garantie aux jeunes recrutés quant à leur permanisation ? Mettra-t-il fin à la situation de précarité dans laquelle sont installés des milliers de jeunes recrutés dans le cadre des différents dispositifs du pré-emploi ? Comme ces 600 000 travailleurs recrutés dans le cadre de ces dispositifs qui attendent toujours d'être régularisés. Ces jeunes diplômés n'exigent rien qu'un poste de travail avec un salaire … décent.