Le Suisse, n°8 mondial, a ainsi confirmé sa victoire mardi en quart sur Novak Djokovic (n°2), triple tenant du titre. Il avait mis fin à la série de 25 victoires du Serbe à Melbourne, après un match de 4 heures conclu 9-7 au cinquième set. Il sera opposé en finale, dimanche, à son compatriote Roger Federer (n°6) ou à l'Espagnol Rafael Nadal (n°1), qui s'affrontent aujourd'hui dans l'autre demi-finale. Wawrinka a dû attendre son 36e tournoi du Grand Chelem pour aller en finale. Dans l'ère Open (depuis 1968), seul l'Espagnol David Ferrer a dû patienter plus longtemps (42 tournois) avant d'atteindre la finale de Roland-Garros en 2013. Il est seulement le deuxième Suisse à y parvenir, l'autre étant évidemment Federer, 17 fois titré en Grand Chelem. Son meilleur résultat jusque-là en Grand Chelem était une demi-finale à l'US Open en 2013. Il n'avait jamais dépassé les quarts à Melbourne auparavant. «Je ne sais pas quoi dire, c'est incroyable, je suis tellement content», a-t-il réagi. «Je travaille très dur chaque jour, mais je ne pensais pas aller en finale d'un Grand Chelem un jour, et ce soir c'est arrivé.» Très peu de choses ont séparé Wawrinka et Berdych (n°7), qui a déjà disputé une finale en Grand Chelem, en 2010, à Wimbledon (perdue face à Nadal). Wawrinka plus opportuniste Dans un match cadenassé, sans émotion, le Suisse a juste été un peu plus opportuniste, s'offrant le break dans le premier set sur un smash mal assuré du Tchèque. Très solides sur leur service, les deux joueurs sont allés jusqu'au tie-break dans les trois sets suivants. Wawrinka a lâché le premier sans combattre. Berdych lui a rendu la pareille dans le second, avec deux doubles fautes, dont une sur la balle de set. Dans le troisième, le Tchèque, décidément friable mentalement, a commis la même erreur pour permettre à Wawrinka de mener 4-1. Et le Suisse n'a pas laissé passer cette chance. Wawrinka a souvent fréquenté le top 20 ces dernières années. Mais il lui avait toujours manqué un petit quelque chose pour rivaliser avec les tout meilleurs mondiaux. Le déclic a sans doute été sa défaite il y a un an en Australie, en huitième de finale, face à Djokovic en cinq sets (12-10 au cinquième). Le Suisse a définitivement pris conscience de ses qualités. Puis l'arrivée à ses côtés, en avril, de l'entraîneur suédois Magnus Norman, ex- n°2 mondial en 2000, a accéléré le processus. Un mois seulement après le début de leur collaboration, Wawrinka a réintégré le top 10, qu'il avait fréquenté en 2008. Et depuis, il n'a cessé de progresser. «Ce serait incroyable», a-t-il déclaré au sujet d'une possible finale face à Federer. Dans tous les cas, Wawrinka aura besoin d'un exploit en finale, car il est mené 13-1 par Federer et 12-0 par Nadal dans leurs face-à-face.