Le N.1 mondial Novak Djokovic s'est qualifié samedi pour la finale de l'US Open pour la quatrième fois consécutive en battant en cinq sets un Stanislas Wawrinka très valeureux. Le Serbe de 26 ans, vainqueur 2-6, 7-6 (7/4), 3-6, 6-3, 6-4 face au Suisse, N.9 mondial, rencontrera lundi l'Espagnol Rafael Nadal (N.2) ou le Français Richard Gasquet (N.8). Sans jouer son meilleur tennis, Djokovic a pu atteindre sa troisième finale de l'année en Grand Chelem, après l'Open d'Australie (victoire contre Andy Murray) et Wimbledon (défaite contre Murray), et la douzième de sa carrière (6v-5d). Il est sûr de conserver après l'US Open sa place de N.1 mondial, qu'il occupe depuis 97 semaines. Dans l'intensité et le suspense, les deux joueurs ont quasiment offert une réplique du match épique de cinq heures qu'ils s'étaient livrés en janvier à l'Open d'Australie, où Djokovic s'était imposé 12-10 dans le cinquième set. Comme à Melbourne, Wawrinka a mené d'un set et d'un break mais, comme à Melbourne, il n'a pas su tenir cet avantage, s'inclinant après 4h09 de jeu dans un match de 330 points (165 chacun), marqué par des échanges magnifiques. L'incapacité du Serbe à concrétiser ses occasions de break (4 sur 19), malgré le très faible pourcentage de premier service adverse (50%), a failli lui jouer un vilain tour mais le Suisse, d'abord impérial, s'est un peu délité alors qu'il menait 2 sets à 1. Djokovic est revenu dans la partie et a serré le jeu quand il a fallu, ne laissant aucun occasion de break au Suisse dans les deux dernières manches. "C'est pour ce genre de matches qu'on joue au tennis, a indiqué Djokovic. Stan a mieux joué (que moi), j'ai eu de la chance d'avoir pu bien jouer quand j'en ai eu besoin." "C'est encore une dure défaite pour moi contre Nole, a admis le Suisse sur le court, acclamé par le public pour son courage. Putain (sic), il est tellement fort !" Ovation debout en plein jeu Djokovic s'est montré fébrile d'entrée, cédant le break dès le troisième jeu, avec une double faute. Une autre double faute n'a pas tardé et Wawrinka en a profité d'un beau coup droit gagnant croisé (4-1). Clairement le plus tendu, le N.1 mondial a récupéré un break pour mieux perdre son service dans la foulée, sur un jeu blanc conclu par une double faute, déjà sa quatrième (2-5) ! Le Suisse a empoché le premier set en 34 minutes malgré seulement 36% de premières balles, une misère à ce niveau. Le Suisse décochait des coups gagnants à la pelle (57), dictant les échanges. très souvent sur la défensive, Djokovic a laissé passer trois balles de break dans le troisième jeu de la deuxième manche et perdu son service dans la foulée (2-4). Comme à Melbourne, Wawrinka menait alors d'un set et d'un break. Le scénario australien a continué de s'appliquer et Djokovic a débreaké (4-4). Dans le jeu décisif, ce dernier a exploité une double faute adverse pour recoller au score. Mais le Serbe n'avait pas le contrôle du jeu. A 4-4, il a servi un jeu catastrophique (break blanc) et le Suisse a cueilli la troisième manche. Au lieu de jouer relâché avec cet avantage, Wawrinka a entamé affreusement le quatrième set, perdant le fil d'un match qu'il dictait. Breaké sur double faute dès le deuxième jeu et auteur de nombreuses erreurs, il a passé sa frustration en explosant sa raquette, prenant même un point de pénalité. La rencontre a atteint son paroxysme dans le troisième jeu de la dernière manche, long de 21 minutes: Wawrinka a égalisé à 2-2 sur un service gagnant à sa huitième balle de jeu en sauvant cinq balles de break... Le public a même fait une ovation debout aux deux joueurs en plein jeu ! Mais Wawrinka, finalement rattrapé par ce mauvais pourcentage de premiers services, a craqué sur son jeu de service suivant. Redevenu fidèle à sa réputation de tueur, Djokovic a surfé sur cet avantage jusqu'à clore le match en beauté. Sur un ace.