En dépit du soutien financier de l'Etat sous diverses formes, la production agricole est, d'année en année, en net recul. Pourtant, ce n'est pas le foncier agricole qui manque. La plaine de Annaba est connue pour son rendement conséquent, au même titre que la Mitidja. Le marasme qui caractérise le secteur s'illustre par l'abandon pur et simple des cultures industrielles qui faisaient jadis la fierté de la région, ayant aujourd'hui disparu du décor. Le tournesol, la betterave sucrière, la tomate, la luzerne, et même les légumes secs, qui ornaient les champs des deux côtés de la RN21 reliant la wilaya de Annaba à celle de Guelma, ne sont plus qu'un vague souvenir. Si les démembrements des terres publiques à la faveur des réformes successivement engagées depuis l'indépendance du pays à ce jour sont à l'origine de cette situation, que d'aucuns qualifient de préoccupante, il n'en demeure pas moins que le secteur de l'agriculture, qui manque aujourd'hui de bras et de savoir-faire, est livré, il faut le souligner, aux prédateurs dont le seul souci est d'avoir le titre de fellah pour pouvoir accéder à un crédit bancaire ou autre financement provenant de l'Etat. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ce sont les gens des communes rurales telles Aïn Berda, Chorfa, El Eulma, ou encore Tréat et Oued Aneb qui désirent travailler la terre, mais n'ont pas la possibilité de le faire du fait qu'ils ne peuvent accéder à un lopin de terre sachant que des « intrus » sont venus s'installer définitivement sur les terres publiques sans les exploiter.