Le ministère de l'Education a menacé de procéder à des ponctions sur les salaires des grévistes. M. Baba Ahmed estime que les revendications exprimées relèvent d'autres ministères. C'est l'impasse. Le Syndicat national des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) a décidé de reconduire la grève entamée la semaine dernière. Trois jours de débrayage seront observés dès lundi prochain. Le Snapest parle d'une grève renouvelable chaque semaine, avec augmentation de la cadence «jusqu'à la satisfaction des revendications des professeurs, à savoir la révision du statut particulier des travailleurs du secteur, le départ à la retraite après 25 ans de service et la réhabilitation de certaines primes». C'est la résolution principale du syndicat dont le bureau national s'est réuni jeudi. Le Snapest interpelle la tutelle et l'invite à «corriger les bavures contenues dans le statut particulier et qu'elle a elle-même reconnues». M. Meriane, coordinateur national de ce syndicat, a déclaré à l'issue de la réunion du bureau national : «Nous ne disons pas que les portes du dialogue sont fermées mais nous estimons que nous n'avons pas eu encore de véritables négociations sur les préoccupations que nous soulevons. Si cela relève des prérogatives d'autres ministères et de la Fonction publique, que des discussions soient ouvertes avec eux.» Concernant les mesures prises par la tutelle contre les enseignants grévistes, à savoir les ponctions sur salaire, M. Meriane a déclaré hier à El Watan que «cette mesure est loin d'être dissuasive pour le Snapest. Aucune ponction sur salaire ne fera reculer les enseignants dans leur détermination a arracher leurs droits». Et de menacer : «C'est l'élève qui est pris en otage avec cette politique de fuite en avant. Au lieu d'envisager une solution réelle pour répondre aux préoccupations des fonctionnaires du secteur, la tutelle excelle dans le discours de la menace et c'est l'élève qui sera perdant». Il a précisé que si la tutelle procède à des ponctions sur les salaires, «le syndicat n'adhèrera à aucune initiative de rattrapage des cours». De son côté, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) a décidé de reconduire sa grève d'une semaine renouvelable à partir de dimanche. Comme le Snapest, l'Unpef réclame la révision du statut de l'éducation et l'abrogation de l'article 87 bis pour permettre aux corps communs de toucher des salaires «décents». Outre la reconduction de cette action, l'Unpef envisage d'organiser des sit-in dans les 50 directions d'éducation à travers le territoire national, et ce, durant la journée du lundi 3 février, à partir de 10h, précise le syndicat dans un communiqué. L'Unpef, qui dénonce les menaces de la tutelle, défie l'instruction de Baba Ahmed concernant l'obligation faite aux responsables des établissements de garder les classes ouvertes et de surveiller les élèves qui nécessite la coopération des enseignants grévistes. Une option rejetée en bloc par l'Unpef qui rappelle que la relation de travail est totalement rompue avec l'employeur dès l'entrée en vigueur du préavis de grève. Avec un taux de suivi de plus de 60% durant la première semaine de débrayage, le syndicat compte paralyser la majorité des établissements du primaire et du secondaire. L'Unpef compte parmi ses rangs, en plus des enseignants, du personnel de l'encadrement, des directeurs, des censeurs, des laborantins, des adjoints de l'éducation et des corps communs. Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) avait décidé pour sa part de recourir à la même action le mardi 4 février pour des revendications similaires. Cette grève d'une journée sera reconductible «en fonction de l'attitude de la tutelle».