Cent cinquante eurodéputés ont signé un appel dans lequel ils demandent « instamment » aux autorités marocaines d'autoriser le défenseur des droits de l'homme au Sahara occidental Aminatou Haïdar de revenir chez elle et de libérer les prisonniers politiques sahraouis. « Nous, parlementaires européens, appelons instamment les autorités marocaines à permettre, sans aucun délai, le retour d'Aminatou Haïdar auprès des siens », écrivent-ils dans cet appel. L'activiste sahraouie et ex-prisonnière politique Aminatou Haïdar a été arrêtée par les autorités marocaines le 14 novembre 2009 à l'aéroport d'El Ayoun et expulsée vers Lanzarote, Espagne, alors qu'elle rentrait d'un voyage à travers plusieurs continents, notamment les Etats-Unis, où elle a reçu le « prix du courage civil 2009 » attribué par la Train Fondation. Ces eurodéputés demandent également aux autorités marocaines de « se conformer à l'article 9 de la Constitution marocaine et à leurs obligations au titre de l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en respectant la liberté d'expression en libérant immédiatement Ahmed Alnasiri, Brahim Dahane, Yahdih Ettarouzi, Saleh Labihi, Dakja Lashgar, Rachid Sghir et Ali Salem Tamek ainsi que tous les autres prisonniers politiques sahraouis ». Ils appellent aussi à la liberté d'accès et de circulation dans le territoire pour les observateurs internationaux et les envoyés des médias, et de prendre des mesures concrètes pour que tous les Sahraouis puissent exercer pleinement leur droit à la liberté d'expression, d'association et de réunion inscrit dans le droit international. Le Maroc est appelé par les eurodéputés à permettre aux défenseurs sahraouis des droits humains de recueillir et diffuser des informations et des opinions sur les questions de droits humains sans craindre d'être poursuivis, harcelés ou soumis à des tentatives d'intimidation, conformément à la déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l'homme et les libertés fondamentales universellement reconnus, adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 9 décembre 1998.