La militante sahraouie des droits de l'Homme, Mme Aminatou Haïdar, a été expulsée vers l'île Lanzarote (archipel espagnol des îles Canaries) par les autorités marocaines, a-t-on appris hier de sources diplomatiques sahraouies. À son arrivée à l'aéroport de cette île, Mme Haïdar a refusé de descendre de l'avion en signe de protestation contre cette décision “contraire” aux droits humanitaires, international, a indiqué dans une déclaration à l'APS le ministre sahraoui des Affaires étrangères, M. Mohamed Salem Ould Salek, qui a qualifié la décision “d'acte grave”. M. Ould Salek a demandé à l'Espagne “d'assumer toutes ses responsabilités”, rappelant, à cet égard, qu'aucun pays ne peut recevoir un expulsé sans son accord au préalable. “Nous dénonçons fermement la complicité de l'Espagne avec les autorités marocaines, si cette dernière avait donné son accord pour recevoir Mme Haïdar dans ses territoires”, a-t-il déclaré. Avant d'être expulsée, la célèbre militante sahraouie des droits de l'Homme avait été arrêtée vendredi à l'aéroport d'El-Ayoun, la capitale sahraouie occupée, ainsi que deux journalistes indépendants espagnols, Pedro Barbadillo et Pedro Guillen, qui l'accompagnaient, à son retour de New York où elle avait reçu le Prix du courage civil, décerné par la Fondation John-Train pour sa “résistance pacifique au Sahara occidental”. Mme Haïder, 42 ans, souvent appelée la “Gandhi sahraouie”, fait partie des plus éminents défenseurs des droits de l'Homme au Sahara occidental. Elle est reconnue pour sa campagne courageuse pour l'autodétermination du Sahara occidental occupé par le Maroc et contre les disparitions forcées et les abus commis sur les prisonniers d'opinion.