L'Espagne, pourtant partie prenante dans l'opération, demande l'intervention de Ban Ki-moon pour trouver une solution à la situation née de l'expulsion d'El-Ayoune d'Aminatou Haidar, pendant que les eurodéputés sollicitent la Suède, qui préside l'Union européenne, de faire pression sur le Maroc afin qu'il revoie sa position. Pendant que l'état de santé de la militante sahraouie des droits de l'homme, Aminatou Haidar, continue à se détériorer en raison de la grève de la faim qu'elle observe depuis son expulsion d'El-Ayoune le 14 novembre 2009, alors qu'elle revenait d'un voyage à travers plusieurs continents, et notamment les Etats-Unis, où elle a reçu le prix du courage civil 2009 attribué par la Train Fondation, la pression internationale s'accentue sur le royaume marocain. Contre toute attente, c'est le gouvernement espagnol qui a demandé l'intervention du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, afin de trouver une solution à la situation. L'annonce a été faite par le directeur de cabinet du ministère espagnol des Affaires étrangères, Agustin Santos, qui s'est rendu dimanche à Lanzarote, pour essayer de trouver une issue à cette crise, qui ne cesse d'alerter l'opinion publique internationale. Le responsable espagnol a encore une fois vu la proposition du gouvernement espagnol d'accorder, soit la nationalité espagnole, soit le statut de réfugiée politique, soit demander un nouveau passeport marocain, rejetée par Aminatou Haidar. Cette dernière s'est limitée à réitérer la “seule chose” qu'elle demande, qui est de pouvoir retourner chez elle au Sahara occidental, car “c'est un problème créé par les gouvernements espagnol et marocain qui ont violé mes droits et le droit international”, a-t-elle expliqué. Au sujet des contacts avec les autorités marocaines à Madrid, le diplomate ibérique déclare que “ces contacts font suite à d'autres démarches menées auprès des autorités marocaines sans que nous ayons obtenu jusqu'à l'heure des résultats satisfaisants”. Dans ce cadre, il souligne que “le gouvernement espagnol veut réitérer sa disposition à poursuivre ces démarches, a informé l'ONU et demandé également l'intervention de son secrétaire général pour engager un dialogue avec les autorités marocaines pour trouver une solution à ce problème”, tout en émettant le souhait que le Maroc “réponde de la manière la plus rapide possible”. En parallèle, des eurodéputés de la gauche européenne, la Portugaise Ana Gomes et les Espagnols willy Meyer et Antonio Masip Hidalgo, ont demandé à la ministre suédoise Cecilia Malmstrom, en sa qualité de membre de la présidence de l'UE en exercice, de faire pression sur les autorités marocaines pour autoriser Aminatou Haider à retourner auprès des siens. “Nous vous demandons instamment, en votre qualité de membre de la présidence de l'UE en exercice, de prendre des mesures urgentes pour faire pression sur les autorités compétentes marocaines pour qu'elles permettent à Aminatou Haidar de retourner au Sahara occidental”, écrivent-ils dans leur lettre. Ils se sont dit “extrêmement préoccupés” pour la santé de la première activiste des droits humains au Sahara occidental, en grève de la faim depuis plus de dix jours, après avoir été expulsée de son pays d'origine par les autorités marocaines. Entre-temps, cent cinquante eurodéputés ont signé un appel dans lequel ils demandent “instamment” aux autorités marocaines d'autoriser la défenseuse des droits de l'homme au Sahara occidental Aminatou Haidar de revenir chez elle, et de libérer les prisonniers politiques sahraouis. “Nous, parlementaires européens, appelons instamment les autorités marocaines à permettre, sans aucun délai, le retour d'Aminatou Haidar auprès des siens”, écrivent-ils dans leur appel. Ces eurodéputés demandent également aux autorités marocaines de “se conformer à l'article 9 de la Constitution marocaine et à leurs obligations au titre de l'article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en respectant la liberté d'expression en libérant immédiatement Ahmed Alnasiri, Brahim Dahane, Yahdih Ettarouzi, Saleh Labihi, Dakja Lashgar, Rachid Sghir et Ali Salem Tamek ainsi que tous les autres prisonniers politiques sahraouis”. Ils appellent aussi à la liberté d'accès et de circulation dans le territoire pour les observateurs internationaux et les envoyés des médias, et de prendre des mesures concrètes pour que tous les Sahraouis puissent exercer pleinement leur droit à la liberté d'expression, d'association et de réunion inscrit dans le droit international.