Les sièges de l'APC et de la Daïra, aux portes desquels trônent de larges banderoles au slogan «Le gaz est un droit pour tous, mais pas au détriment d'une zone sinistrée», ont été aussi fermés. En janvier 2011, sur ces mêmes colonnes, les protestataires nous ont fait part de leur inquiétude à la faveur de la visite que nous avons effectuée dans leur village (Tidelsine). Il s'agit du passage d'une conduite de transport de gaz (8 pouces), prévue en aval des habitations et débouchant sur une habitation dont les occupants redoutent déjà la démolition programmée, sur un site hautement fragilisé présentant les caractéristiques suivantes : glissements de terrains, grandes failles et fissurations au sol, vieilles bâtisses ensevelies, dégradations du nouveau bâti, eaux ruisselant partout à la surface, conduite AEP régulièrement emportée par les glissements. «L'unique site où n'ont pas été réalisés les banquettes de l'ancienne DRS (Direction de Reboisement des Sols) en raison de son relief instable», disent nos interlocuteurs parlant de leur village. «L'étude faite par les services concernés n'a pas pris en considération les dangers encourus par l'ensemble de tout un village situé dans une zone sinistrée, vu les glissements importants de terrains en amont et en aval», déplorent les rédacteurs, qui s'appuient sur un rapport des Travaux Publics (LTP – EST Constantine). Le fameux document du Laboratoire des Travaux Publics de l'est fait état d'un site instable et de glissement actif. Dans un PV datant de 2012, les services de l'Urbanisme de la wilaya, suite à une sortie effectuée sur le site d'un bloc d'habitation familial sis au même village, parlent d'«un sol gorgé d'eaux ainsi que des arrachements et rupture de talus. Celui-ci est situé entre deux cours d'eaux…» et émettent les recommandations suivantes : «drainer toutes les eaux souterraines et superficielles, vérification des réseaux d'assainissement, proscrire l'arrosage, éviter tous terrassements et constructions dans la zone en question». Les contestataires campent toujours sur la même exigence : «la déviation du tracé du gazoduc et son passage le long de la rive gauche de la rivière Tabellout jusqu'au Vieux-Pont».