Un an de prison ferme assortie d'une interdiction d'accès à son domicile pendant deux ans, telle est la peine requise hier soir par le procureur près le tribunal de Annaba à l'encontre de Belamri Redouane, accusé de coups et blessures volontaires. Le même magistrat à requis 6 mois de prison avec sursis contre Benali Mohamed El Mekki, fils de Benali Messaoud, un député FLN, accusé également de coups et blessures volontaires dans l'affaire de l'agression qui a opposé les familles des deux parties. Le verdict sera prononcé le 8 décembre 2009. Sur le perron du tribunal, Belamri Redouane s'est déclaré sidéré du réquisitoire du procureur, notamment sa demande d'interdiction d'accès à son domicile alors que l'agression s'est produite dans sa maison familiale de la cité Beni M'haffeur, à Annaba. « Je demande une commission d'enquête du ministère de la Justice pour situer les responsabilités dans cette affaire tissée de mauvais fil », a appelé Belamri Redouane. L'affaire en question porte sur une agression à l'arme blanche dont a été victime la famille Belamri. L'agresseur n'est autre que le député Messaoud Benali qui aurait fait appel à son fils, selon des témoins oculaires, pour récupérer ce dont la justice l'a privé. C'est-à-dire une parcelle de terrain mitoyenne, située au 17, rue Beni M'haffeur, que les deux familles se disputent depuis plusieurs années. Bilan de l'agression : Belamri Redouane, dont le corps présentait plusieurs plaies, a été hospitalisé au service des urgences de l'hôpital Ibn Rochd. Le médecin légiste lui a remis un certificat d'incapacité physique de 10 jours. Quant à sa femme, enceinte de 2 mois, elle s'en est sortie avec un certificat d'incapacité de 6 jours après avoir été auscultée par un gynécologue. « C'est lui qui nous a agressés le premier avec ses chiens après que mon fils ait stationné sur un espace commun. C'est à partir de là que la rixe s'est déclenchée entre nous. Même mon fils est actuellement hospitalisé », avait déclaré à la presse Messaoud Benali, le député FLN de Annaba. Quelques jours après, la police s'était saisie de l'affaire et le fils du député avait été, de même que la famille de la victime, auditionné officiellement sur les circonstances de cette échauffourée à l'issue de laquelle M. et Mme Belamri ont été transférés au service des urgences de l'hôpital Ibn Rochd. La victime, Belamri Redouane, revient sur les circonstances de l'agression : « Ma vieille mère chez laquelle je loge avec ma femme est constamment harcelée par cet avocat et député. L'enjeu est une parcelle de terrain mitoyenne qu'il veut, vaille que vaille, accaparer pour réaliser un projet immobilier. De par son statut de député et avocat de surcroît, il use et abuse pour nous chasser de notre demeure. Il est arrivé jusqu'à installer une porte qui donne directement sur notre cour, dans l'enceinte même de notre maison, par laquelle, d'ailleurs, il s'est introduit avec son fils pour m'agresser à l'arme blanche. Voilà les séquelles de mes blessures. Au commissariat de police, il est allé chercher des témoins alors que l'agression s'est passée chez moi. Donc eux aussi se sont introduits dans ma maison. Toutes les autorités sécuritaires et judiciaires de la ville sont au courant de ce problème qui ne fait que durer même si, en 2006, j'ai obtenu une décision nous donnant le droit à la propriété de cette parcelle. »