L'Assemblée populaire de wilaya de Boumerdès vient de tenir sa troisième session ordinaire de l'année avec pour ordre du jour la révision du Plan directeur d'aménagement urbain (PDAU) de la commune de Boudouaou El Bahri ainsi que l'état des lieux de l'environnement dans la wilaya. Dès l'ouverture de la session, les élus ont insisté sur les spécificités de la localité côtière de Boudouaou El Bahri et sa vocation touristique. On a déploré néanmoins, la prolifération de l'habitat précaire et les conséquences générées par la saturation de l'ancien PDAU. Cette localité, qui accuse un énorme retard en matière de développement, est composée, selon le rapport de la commission chargée de la révision du plan en question, de trois agglomérations. Le chef-lieu de la commune, doté de quelques petites villas qui remontent à l'époque coloniale, est dépourvu d'infrastructures permettant le développement touristique tant attendu dans cette contrée. Il abrite 7% de la population. Les deux autres agglomérations, à savoir, Le Plateau et Guigah, (88% de la population), n'arrivent plus à contenir le nombre sans cesse croissant de nouveaux débarqués. Là, les terres agricoles ne cessent de se rétrécir, comme une peau de chagrin, à cause de la prolifération d'habitations précaires. La commission relève dans la foulée l'impossibilité de l'exploitation de certaines surfaces qui servent de zones de servitudes (passage de fils électriques, de conduites d'eaux usées et de gaz), et prévoit le réaménagement à grande échelle des différents sites d'habitation notamment ceux du Plateau et de Gouigah. Sur un autre volet, la commission de l'APW a fait état d'énormes anomalies et graves dépassements notamment à l'encontre des terres agricoles. L'on cherche à savoir si les propriétaires des surfaces agricoles ont le droit de louer celles-ci à des tierces personnes pour leur exploitation commerciale. La commission s'est interrogée également sur les raisons ayant poussé les responsables à octroyer une surface de 100 ha pour la réalisation d'équipements au profit du secteur de la justice avant l'approbation du PDAU, et sur les habitations précaires qui ont été construites, avec des aides du séisme, en dehors du PDAU et sur des terres agricoles sans autorisation de la direction de l'urbanisme et de la construction. Mais le massacre urbanistique ne s'arrête pas là, car l'on relève aussi le cas d'une parcelle fertile qui a été transformée en un dépôt de tuf par la société EVSM à Gouigah. S'agissant de l'état des lieux de l'environnement, les élus précisent que le phénomène de l'insalubrité et de la dégradation du cadre de vie du citoyen connaît une dégradation sans commune mesure et touche toutes les communes de la wilaya. Ils déplorent, entre autres, l'absence de décharges contrôlées et le peu de moyens dont sont dotés les services de voiries communaux. Comme ils n'ont pas manqué de souligner l'indifférence des autorités quant à la pollution qui menace la côte de la wilaya, à cause des eaux usées qui se déversent dans la mer en provenance des sites des chalets.