Le poète algérien reçoit encore une distinction et plaide pour des espaces d'expression. Cité dans l'encyclopédie des poètes algériens de Ali El Hadj Tahar, parue aux éditions Dalimen (2009), Kenzy Dib publie régulièrement ses écrits dans des revues européennes de poésie, notamment françaises, et il est reste plus connu de l'autre côté de la Méditerranée que dans son pays. Cela s'explique par le peu d'espaces et de publications destinés à ce genre en Algérie et la domination sans partage des romans et essais dans le champ éditorial, à quelques exceptions près. Cela explique aussi que les distinctions viennent plus d'ailleurs que d'ici. Samedi 19 décembre 2009, Kenzy Dib devrait être à Paris pour recevoir au siège de la SPF (Société des poètes français) le prix A. Lefeuvre. Cette distinction suit plusieurs autres obtenues par cette plume de talent : un prix hors-concours aux Poésiades de Béjaïa (1990), le premier prix H. Caudron (France, 2004) et le prix d'excellence Poètes d'aujourd'hui (France, 2005). Ces récompenses encouragent bien sûr leur bénéficiaire mais, par-là même, l'amènent à réfléchir sur le sort de la poésie dans notre pays. Ainsi, nous a-t-il confié : « L'objectif final recherché à travers mes contributions en Algérie ou ailleurs, ainsi que ma participation aux concours ne vise en aucun cas l'obtention d'un prix, mais de recueillir le regard extérieur porté sur mes textes par ceux qui les lisent. El Hadj Tahar Ali dans son Encyclopédie algérienne l'a très bien compris et repris au cours de sa présentation de mes écrits. Il est grand temps de mettre en place des espaces de création pour nos auteurs, y compris scientifiques, et autres acteurs de la scène culturelle dans notre pays à travers des supports médias spécialisés et croyez-moi, il en existe chez nous et même hors de chez nous. Il faut drainer toutes ces énergies ». Voilà qui est entendu. En attendant, toutes nos félicitations au poète.