La première partie de la course au palais d'El Mouradia ayant pris fin mardi dernier à minuit (dernier délai pour le dépôt des dossiers de candidature à l'élection présidentielle du 17 avril prochain) a été presque sans surprise. Les habitués et les postulants sérieux n'ont pas éprouvé beaucoup de difficultés pour dépasser l'écueil des signatures des électeurs ou des élus. Les responsables de parti politique engagés dans cette course ont réussi, aisément, à constituer leurs dossiers de candidature. Le président du Front national algérien (FNA) Moussa Touati, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune et le président d'Ahd 54 Ali Fawzi Rebaïne ont dépassé très facilement l'écueil des souscriptions. Ces trois personnalités politiques, ayant déjà pris part aux précédents scrutins présidentiels, ont bénéficié, sans nul doute, de leur expérience pour prendre place sur les starting-blocks et participer au sprint final. Pour leur première tentative, les présidents du Rassemblement algérien (RA), du front El Moustakbel, du parti El Karama et d'Ennasr El Watani, respectivement Ali Zeghdoud, Abdelaziz Belaïd, Mohamed Benhamou et Mahfoud Adou, ont, eux aussi, relevé le défi des souscriptions. C'est déjà une réussite pour ces jeunes partis, crédités de maigres résultats à l'occasion des élections législatives et locales de mai et octobre 2012. La surprise de trois indépendants La seule surprise a été l'œuvre des candidats indépendants. A l'exception, bien sûr, de l'ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, et du président sortant, Abdelaziz Bouteflika, derrière lequel la machine de l'Etat a été entièrement engagée. Les deux hommes sont qualifiés par les observateurs de la scène nationale et des médias comme de «très sérieux postulants à la magistrature suprême» et la collecte des signatures a été, pour eux, une simple formalité. Inconnus, ou très peu, du paysage politique national, trois hommes ont pu gagner le pari des parrainages des électeurs. Il s'agit de l'ancien ministre délégué au Trésor, Ali Benouari, de Sadek Temache et de Abdelhakim Hamadi. Parmi eux, seul Ali Benouari, ex-membre du gouvernement de Sid Ahmed Ghozali, est connu des médias. Sadek Temache et Abdelhakim Hamadi réalisent, en revanche, la plus grande surprise de cette première manche du processus électoral. Leurs noms n'ont été découverts, par les Algériens, qu'après le dépôt de leurs dossiers de candidature auprès du Conseil constitutionnel. Ils ont réussi là où des personnalités connues ont échoué, à l'image de Rachid Nekkaz qui a fait le déplacement au siège du Conseil sans toutefois pouvoir accomplir les formalités de dépôt du dossier, et de l'écrivain Yasmina Khadra qui s'est éclipsé de la scène depuis quelques jours déjà. Parmi les personnalités politiques les plus attendues aussi, certains ont préféré se retirer de la course dès la confirmation de la candidature du président Bouteflika à un 4e mandat. Ils refusent de faire de la figuration, et cela en dépit de la collecte des signatures demandées. Il s'agit du président de Jil Jadid, Soufiane Djilali et de l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour. Le général Mohand Tahar Yala, quant à lui, se retire de la course faute de signatures et appelle à l'arrêt du processus électoral. Le reste des 106 candidats à la candidature ont, tout simplement, disparu des radars. On ne sait pas s'ils ont fait l'effort de récolter les signatures des électeurs. Les douze postulants ayant réussi à déposer leurs dossiers au niveau du Conseil constitutionnel doivent maintenant prendre leur mal en patience, pendant quelques jours, avant de connaître le sort qui leur sera réservé. L'institution, présidée par Mourad Medelci, dispose de 10 jours ouvrables, en vertu de la loi électorale, pour vérifier la conformité à la loi des dossiers déposés et rendre publique la liste définitive des candidats retenus à cette élection présidentielle. En plus de la liste des pièces administratives exigées pour la constitution du dossier de candidature et des certificats médicaux prouvant la bonne santé des candidats, les prétendants à la magistrature suprême doivent présenter une liste de 600 signatures individuelles d'élus ou de 60 000 signatures d'électeurs répartis à travers au moins 25 wilayas.